Anya’s Ghost – Vera Brosgol

First Second, 2011, 221 pages

 

La première phrase :
What’s for breakfast ?

 

L’histoire :
(résumé de l’éditeur, traduit en mauvais français par mes soins ; la langue anglaise est tellement plus efficace !)
Of all the things Anya expected to find at the bottom of an old well, a new friend was not one of them. Especially not a new friend who’s been dead for a century.
Falling down a well is bad enough, but Anya’s normal life might actually be worse. She’s embarrassed by her family, self-conscious about her body, and she’s pretty much given up on fitting in at school. A new friend—even a ghost—is just what she needs.
But Anya’s new BFF isn’t kidding about the “Forever” part.
———
Anya s’attendait à tout sauf à se dégoter une nouvelle amie au fond d’un puits. Encore moins une nouvelle amie décédée depuis un siècle.
Tomber dans un puits est de toute évidence une expérience malencontrueuse, mais peut-être pas aussi terrible que de vivre dans la peau d’Anya. Embarrassée par sa famille et complexée par son corps, cette dernière désespère de parvenir un jour à s’intégrer dans son lycée. Une nouvelle amie, fût-elle réduite à l’état de spectre fantomatique : voilà exactement ce qu’il lui faut !
Seule ombre au tableau : la nouvelle “meilleure amie pour l’éternité” d’Anya ne plaisante pas avec la notion d’éternité…

 
 

L’opinion de Miss Léo :

 

Voici encore une bien jolie bande dessinée découverte par le biais d’un heureux hasard, lors d’une halte imprévue dans une librairie spécialisée de Soho, “on our way to St Pancras”. Je vous conseille vivement d’aller y faire un tour : l’endroit est accueillant, et les vendeurs de bon conseil (leur sélection de comics et autres romans graphiques nous a mis l’eau à la bouche, et nous sommes ressortis les mains pleines, alors que nous venions déjà de passer plus de deux heures chez Waterstone’s). Je crois que ça s’appelle Gosh Comics (j’espère ne pas me tromper).

 

J’avais envie de tout acheter dans la boutique, et j’ai craqué pour cet album adoubé par Neil Gaiman, dont la jolie couverture m’a instantanément séduite (cela ne se voit pas sur la photo, mais le titre est rouge et en relief, et le dessin du fantôme dans la chevelure est esquissé en creux, ce qui est du plus bel effet). Je l’ai lu hier soir, et j’ai passé un excellent moment en compagnie d’Anya Borzatovskaya, vilain petit canard égoïste en proie aux démons de l’adolescence. Vera Brogsol, dont il s’agit ici du premier ouvrage, crée un personnage touchant (quoique pas toujours sympathique) de lycéenne rongée par l’amertume, complexée par son physique et ses origines russes. La rencontre fortuite d’Anya avec le fantôme solitaire d’une Emily morte depuis plus de quatre-vingt-dix ans brise la routine du quotidien, et donne une impulsion nouvelle aux journées désespérément ternes et monotones de la jeune fille.
 

 
L’irruption discrète et progressive d’éléments fantastiques ainsi que d’une pointe de mystère dans le récit permettent à ce dernier d’acquérir une dimension supplémentaire, la chronique lycéenne se transformant peu à peu en conte étrange et morbide, au ton gentiment effrayant. Il faut dire que cette chipie d’Emily se révèle quelque peu envahissante, tout à son désir de vivre par procuration l’existence qu’elle n’a pas eue au travers des expériences d’Anya. L’atmosphère s’alourdit, et l’on prend beaucoup de plaisir à suivre le déroulement d’une intrigue bien troussée, par ailleurs agrémentée de dialogues pleins d’esprit. Jeunes et moins jeunes y trouveront leur compte, bien que l’on soit en droit de regretter la présence de quelques stéréotypes (les bandes de potes, le souffre-douleur à lunettes, le beau gosse membre de l’équipe de basketball, les filles pas sportives pour deux sous qui recourent à mille stratagèmes pour sécher les cours d’EPS, et autres poncifs caractéristiques des fictions adolescentes).
 

Anya’s Ghost demeure malgré tout un ouvrage assez inventif, dont l’humour noir et la cruauté ne m’ont pas laissée de marbre. La psychologie d’Anya est assez finement rendue, et j’ai également beaucoup aimé les illustrations, sobres sans être simplistes. Anya et le fantôme sont particulièrement expressives !
 

 

Un joli conte fantastique pour adultes et adolescents. A découvrir.

 
—————————————–
 

 

Première participation au challenge Halloween 2015, organisé par Lou et Hilde.

 

 

Je lis des histoires de fantômes pour faire peur à mon bébé.

 

4 thoughts on “Anya’s Ghost – Vera Brosgol

  1. Je note pour la librairie, je ne connais pas ! Je ne ramène jamais de comics d'Angleterre mais plutôt parce que je me concentre sur un ou deux rayons de littérature (la patience de Mr Lou a ses limites). Une petite librairie spécialisée au détour d'une balade, ça pourrait presque avoir l'air d'un heureux hasard 😉 Félicitations pour le bébé en construction ! Ma puce n'a pas l'air convaincue de ses livres d'Halloween (enfin un livre pour bébé l'a visiblement inquiétée, je n'ose pas retenter l'expérience ces derniers jours).

  2. Je me laisserais bien tenter par cette histoire de fantôme, je pense que les illustrations me plairont.
    J'ai passé un merveilleux moment chez Waterstones cet été (celui de Camden Town) alors j'espère découvrir des librairies spécialisées quand je retournerai à Londres. Lire des histoires pour faire peur au bébé, j'aime beaucoup le concept. 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *