Holmes (1854 / 1891 ?) – Cecil et Brunschwig

Dessin : Cecil
Scénario : Luc Brunschwig
Editions Futuropolis, 2006 et 2008

 

Livre 1 : L’adieu à Baker Street
Livre 2 : Les liens du sang

 

L’histoire :

Nous sommes en mai 1891. Le docteur John Watson s’apprête à publier le récit de la dernière aventure de  son ami Sherlock Holmes, accidentellement décédé dans les fameuses chutes de Reichenbach en compagnie de son ennemi de toujours, le professeur Moriarty. Entre alors en scène le frère du célèbre détective, qui semble avoir quelques révélations à faire concernant la personnalité du brillant enquêteur. Les sous-entendus de Mycroft Holmes intriguent Watson, qui décide alors de mener l’enquête. Le jeune marié rend visite à Siger Holmes, vieillard sénile et père de qui vous savez, espérant ainsi en apprendre davantage  sur le passé et les agissements de celui qu’il pensait pourtant connaître. Sherlock est-il vraiment mort ? James Moriarty est-il réellement celui qu’on croit ? Et si le détective adulé de tous n’était qu’un affabulateur, sous l’emprise de la cocaïne ?

 
L’opinion de Miss Léo :
 
Voici une bien jolie BD, qui ravira les fans de Conan Doyle comme les amateurs d’ambiances victoriennes (mais oui Titine, c’est bien à toi que je m’adresse). Premier constat : les dessins sont superbes ! Chaque planche se savoure comme une véritable oeuvre d’art en noir et blanc, dont on admirera à loisir les multiples détails, tout en nuances de gris (non, je ne vous ferai pas le coup des 50 nuances !), voire en tons sépia pour les flash-backs. Le graphisme fait planer une ambiance mystérieuse, et reproduit à merveille l’esthétique des romans victoriens. Qu’il s’agisse d’enfants pauvres à la Dickens dans les rues de Londres, ou de folles chevauchées à travers la campagne anglaise, les auteurs parviennent à reconstituer un univers qui n’en finit pas de me séduire, et qui se révèle ici particulièrement convaincant. Les décors sont soignés, tout comme les personnages et leurs accessoires, fort agréables à regarder.

 

 

La beauté des illustrations ne nuit cependant pas à la qualité ni à la fluidité du scénario, comme c’est parfois le cas lorsque les dessins sont trop élaborés. On retrouve avec plaisir les personnages familiers créés par Conan Doyle, sur lesquels Cecil et Brunschwig jettent un nouvel éclairage. L’intrigue tient la route, sans être exceptionnelle, et recèle son lot de surprises, notamment en ce qui concerne le rôle joué par le professeur Moriarty. La famille de Sherlock y est très présente, et l’étonnement de Watson ne cesse de croître, au fur et à mesure que ses certitudes volent en éclats. La personnalité du célèbre détective est constamment remise en question, et sa mort “accidentelle” apparaît comme une mascarade, destinée à couvrir une réalité bien moins reluisante.

 


 
La BD de Cecil et Brunschwig joue sur le côté “mythique” du personnage de Sherlock Holmes, et la postface du Livre 1 rappelle comment cet être de papier a rapidement échappé à l’emprise de son créateur, au grand désespoir de ce dernier, qui finira d’ailleurs par le tuer pour s’en débarrasser. Adulé par le public, Sherlock renaîtra cependant de ses cendres, et connaîtra une nouvelle vie, sous la plume de Conan Doyle, puis dans une multitude d’oeuvres dérivées, attribuées aux auteurs les plus divers. Cecil et Brunschwig apportent à leur tour avec brio leur pierre à l’édifice holmésien, pour notre plus grand bonheur.

 

Somptueux dans la forme, intelligents dans le fond. Belle découverte que ces deux premiers volumes, qui me donnent surtout envie de découvrir au plus vite le Livre 3, publié en 2012. Seul bémol : la série complète devrait s’étendre sur neuf tomes. Neuf tomes ! Je n’aurai jamais la patience d’attendre leur parution, d’autant plus que j’aurai probablement oublié d’ici là le contenu des premiers volumes. Et puis j’aurais préféré quelque chose de plus ramassé, sur trois ou quatre tomes. Frustrée je suis ! Cela ne saurait toutefois ternir mon enthousiasme, aussi vous recommandé-je sans arrière-pensée la lecture de ces très beaux albums, qui se dévorent en moins de temps qu’il n’en faut pour dire Sherlock.

 

De très beaux dessins au service d’une intrigue intelligente. A découvrir !
 
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Une BD que j’inscris au Challenge Victorien d’Arieste, ainsi qu’au Challenge British Mysteries des demoiselles Hilde et Lou, ces viles tentatrices !

 

20 thoughts on “Holmes (1854 / 1891 ?) – Cecil et Brunschwig

  1. J'étais intriguée et je suis maintenant convaincue ! J'ai également tiquée lorsque j'ai vu que la série ferait 9 volumes, il va nous falloir beaucoup de patience. Quel dommage que ma bibliothèque soit fermée aujourd'hui…

  2. Diablement tentant ! Mais je me suis promis de ne rien lire sur Sherlock Holmes ni aucune adaptation tant que je n'aurai pas lu et relu les originaux. D'ici là, les neuf tomes auront peut-être paru… 🙂

  3. Une BD que j'aime beaucoup aussi. J’ai beaucoup aimé l’idée du point de départ : mettre Watson sur la piste de Holmes et faire intervenir divers personnages apparus dans l’œuvre de Conan Doyle.

  4. Neuf volume, ça fait effectivement beaucoup :/ Mais bon, cette série a l'air passionnante et le graphisme et superbe. Et puis c'est Sherlock, alors il me la faut tout simplement.

  5. Ahhh j'avais adoré cette BD ! Moi aussi, je me suis arrêtée aux deux premiers tomes pour l'instant ; j'ai hâte que ma biblio commande le 3eme ! Je suis plutôt contente que la série compte 9 tomes en prévision pour le coup : quand j'aime une série, j'aime bien la suivre le plus longtemps possible.

    1. Oui, c'est vrai, mais les tomes mettent parfois trèèès longtemps à paraître, et puis les séries ne tiennent pas toute la distance.

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