Le Best-seller de la rentrée littéraire – Olivier Larizza

Andersen éditions, Collection Humour, 2014, 226 pages

 

Les premières phrases :
Je m’appelle Octave Carezza et je suis écrivain à plein temps. Enfin presque. J’ai réussi à développer une seconde activité en parallèle : l’angoisse de la page blanche. J’y consacre même pas mal d’énergie (c’est mon côté perfectionniste). Ce qui, en définitive, fait de moi un écrivain à mi-temps, dans le meilleur des cas.

 

L’histoire :
Octave Carezza, ancien professeur de littérature comparée, a tout plaqué pour embrasser la carrière d’écrivain. Les temps sont durs, et l’inspiration fluctuante. Le jeune romancier ambitieux retrace ses déboires littéraires et financiers, et nous invite à partager ses aventures rocambolesques. Quel monde étrange que celui de l’édition ! Octave s’inscrit dans une agence de rencontres pour écrivains désargentés, espérant y trouver l’âme soeur (sous le pseudonyme de Franz Kafka). Les rentrées pécuniaires se font rares, aussi accepte-t-il d’écrire un texte alimentaire pour une sandwicherie, dans le but de récolter quelques maigres deniers. La vie d’écrivain est faite de compromis, mais aussi de rencontres avec les lectrices, de négociations rondement menées avec les éditeurs, ou de séances de dédicaces organisées dans le cadre de quelque salon, en attendant la consécration ultime, à savoir l’écriture et la publication d’un hypothétique best-seller.

 

L’opinion de Miss Léo :

 

J’ai été contactée (comme beaucoup de blogueuses) par l’attachée de presse de chez Andersen, qui me proposait de recevoir en avant-première les deux premières publications de cette toute nouvelle maison d’édition. Je n’en ai accepté qu’une seule, l’autre ne me tentant pas du tout.

 

Difficile de résumer le contenu de cet ouvrage, d’autant plus qu’il ne s’agit pas d’un roman, mais plutôt d’un recueil de nouvelles, articulé autour d’un personnage d’écrivain témoin de son époque, alter-ego de l’auteur. Les dix chapitres abordent différentes thématiques, en rapport avec le monde du livre. Sont ainsi évoqués pêle-mêle la vie sentimentale de l’écrivain, ses doutes et ses angoisses (pouvant parfois conduire au suicide), sa peur panique de la page blanche, ses relations avec les éditeurs, les fans, les femmes, les journalistes et les livres numériques, ainsi que les rapports qu’il entretient avec ses pairs, rencontrés à l’occasion de salons littéraires bien arrosés.

 

Olivier Larizza signe une fantaisie satirique au ton loufoque, qui fustige avec légèreté la futilité et les pratiques parfois risibles des acteurs du microcosme littéraire (écrivains maudits, éditeurs parisiens, critiques pédants et auteurs de best-sellers à la chaîne en prennent pour leur grade). Le texte est drôle, inventif et assez finement observé. On sourit, on s’amuse des réflexions du personnage principal, confronté à des situations parois surréalistes, mais je crains toutefois qu’il ne m’en reste pas grand chose d’ici quelques semaines. Le texte est parfois plombé par quelques lourdeurs stylistiques, que j’impute avant tout à un cabotinage excessif de la part de l’auteur. J’aime les jeux de mots faciles, surtout quand ils sont mauvais, mais je dois reconnaître que certains passages manquent cruellement de subtilité. Certains chapitres m’ont d’ailleurs laissée totalement de marbre, quand d’autres m’ont au contraire bien amusée (j’ai beaucoup ri en découvrant la biographie de Jean-Eudes Plateau, inventeur du plateau, ainsi que la technique imparable de cet écrivain dépressif et ami d’Octave, qui ne publie que des premiers romans pour s’attirer les bonnes grâces des critiques).
 
Pour résumer : le lorrain Larizza, qui n’en est pas à son coup d’essai, nous gratifie d’un sympathique exercice de style au ton décalé, fourmillant de bonnes idées et de réflexions pertinentes. La plume est agréable, les dialogues inégaux mais parfois hilarants, le propos intelligent, mais la mayonnaise ne prend pas complètement, et l’ensemble demeure de mon point de vue inabouti, trop décousu pour marquer durablement les esprits.

 

Un dernier bémol concernant la couverture, certes originale, mais que je ne trouve pas très attirante… Voici ce que ça donne en couleurs :

 

 

Le livre est par ailleurs agréable à manipuler (couverture lisse, reliure souple, format satisfaisant). Bonne continuation aux éditions Andersen !

 

Un ouvrage de bonne facture, plaisant, mais pas inoubliable. 
 

12 thoughts on “Le Best-seller de la rentrée littéraire – Olivier Larizza

  1. Comme vous deux, je n'ai que le premier (l'autre paraissait moins drôle, et je voulais du drôle) J'en ai eu (même si des jeux de mots vaseux sont moins ma tasse de thé) mais l'ensemble est plaisant. les dialogues sont meilleurs, d'ailleurs;

  2. Je n'ai pas donné suite à ce partenariat mais la chronique et surtout les extraits que Keisha a mis sur son billet ne me l'ont vraiment pas fait regretter, ça me paraissait assez arrogant voire caricatural; et rien que le titre me gène en fait.
    Ceci dit, comme toi je souhaite bonne chance à une toute nouvelle maison d'édition, c'est chouette qu'il y en ait qui se lancent encore…

  3. Je ne me souviens pas si j'ai été contactée (je n'ai presque donné suite à rien ces derniers temps…) mais bon, je pense que je peux passer mon tour, même si tu sembles avoir (en moyenne) bien aimé

  4. J'aurais bien aimé le feuilleter un peu pour me faire une idée avant d'éventuellement l'acheter, lais je ne le vois pas dans les librairies… Pas à la bibliothèque non plus d'ailleurs… Vio

  5. J'aurais bien aimé le feuilleter un peu pour me faire une idée avant d'éventuellement l'acheter, lais je ne le vois pas dans les librairies… Pas à la bibliothèque non plus d'ailleurs… Vio

  6. J'aurais bien aimé le feuilleter un peu pour me faire une idée avant d'éventuellement l'acheter, lais je ne le vois pas dans les librairies… Pas à la bibliothèque non plus d'ailleurs… Vio

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