Titre original : Who fears death
Traduction (américain) : Laurent Philibert-Caillat
Le Livre de Poche, ActuSF, 2010, 600 pages
La première phrase :
Ma vie s’est effondrée quand j’avais seize ans.
La quatrième de couverture :
Dans une Afrique post-apocalyptique, la guerre continue de faire rage.
Enfant du viol, rejetée par les siens du fait de sa peau et ses cheveux couleur de sable, Onyesonwu porte en elle autant de colère que d’espoir. Seule sa mère ne semble pas étonnée lorsqu’elle se met à développer les prémices d’une magie unique et puissante.
Lors de l’un de ses voyages dans le monde des esprits, elle se rend compte qu’une terrible force cherche à lui nuire. Pour en triompher, elle devra affronter son destin, sa nature, la tradition et comprendre enfin le nom que sa mère lui a donné : Qui a peur de la mort.
L’opinion de Miss Léo :
Non, vous ne rêvez pas : je suis bien en train de chroniquer de la fantasy post-apocalyptique afro-américaine. Pas vraiment mon genre de prédilection (je suis plus SF que fantasy), même si je m’y aventure de temps à autre… Qui a peur de la mort ? m’attirait depuis longtemps, tout en me faisant un peu peur. Je craignais de m’ennuyer, mais j’ai très vite été rassurée de ce point de vue là.
L’histoire se déroule en Afrique, dans l’ancien Soudan. L’héroïne est une jeune femme à la peau claire, issue d’un viol, dotée de pouvoirs surnaturels qu’elle apprend à maîtriser. L’aspect fantastique est certes présent, mais le roman possède également des côtés très réalistes. Il y est donc question de viol, d’excision, de condition féminine, et plus généralement de guerres ethniques, d’oppression et de génocide. Pas une franche partie de rigolade (mon libraire m’avait prévenue), mais j’ai tout de même été très agréablement surprise, dans la mesure où j’ai pris beaucoup de plaisir à suivre les personnages dans leurs aventures.
Malgré une intrigue un peu répétitive, j’ai trouvé que le roman dégageait quelque chose de fort, de puissant, et je me suis attachée au personnage principal, jeune femme touchante et pleine d’empathie. Le monde dans lequel elle évolue est assez intrigant, puisque les vestiges technologiques de notre civilisation (ordinateurs, téléphones portables) y côtoient les traditions culturelles ancestrales des tribus locales. À aucun moment on ne saura ce qui a causé “l’apocalypse”, ni dans quel état se trouve le reste du monde…
J’aime beaucoup l’écriture très imaginative de Nnedi Okorafor, dont les talents de conteuse sont mis en valeur par un récit finalement assez inclassable. Je serais curieuse de (re)découvrir sa plume au fort pouvoir d’évocation dans d’autres romans (je tenterai peut-être Binti, qui vient d’être traduit en français chez ActuSF).
Pour finir, je suis assez impatiente de savoir ce que donnera la version télévisuelle des aventures d’Onyesonwu, actuellement en cours d’adaptation par HBO. Cela pourrait déboucher sur une excellente série… ou pas !
Très intéressant! Belle découverte!
Je l’ai, celui-là, en anglais. Et c’est officiel que je le lirai.
Pas mon genre habituellement non plus, mais une très belle découverte pour moi !
Oui, je ne regrette pas de m’être lancée !