Titre original : San Ti
Traduction (chinois) : Gwennaël Gaffric
Actes Sud, Collection Exofictions, 2006/2016, 432 pages
(Livre impossible à résumer sans spoiler ! Je me contenterai donc du strict minimum.)
Encore de la SF sur mon blog !J’ai annoncé ici-même il y a quelques jours que je m’efforcerais désormais de raccourcir la longueur de mes billets. Cela tombe à pic, car je ne sais pas comment parler de ce roman sans révéler aucun élément-clé de l’intrigue (comme le fait d’ailleurs la quatrième de couverture, qui en dit beaucoup trop : un vrai scandale !). Je vais donc me contenter de vous appâter ou pas en vous expliquant rapidement (?) de quoi il retourne.
Voici un roman que j’ai adoré, mais dont je sais avec certitude qu’il ne plaira pas à tout le monde. Le problème à trois corps appartient au sous-genre de la hard-SF, et pourrait par conséquent rebuter les lecteurs totalement hermétiques aux sciences. Il est ici question d’épistémologie, de physique des particules, de nanomatériaux, de mécanique quantique, d’astrophysique, de radiocommunications, de topologie… Cela ne doit cependant pas vous effrayer, toutes les notions scientifiques étant clairement explicitées par l’auteur, qui se montre très didactique, sans que cela ne devienne pour autant rébarbatif.
On peut donc difficilement crier au chef d’oeuvre, et pourtant… La magie a parfaitement opéré en ce qui me concerne ! J’ai été captivée d’un bout à l’autre, malgré quelques petites baisses d’attention. Le texte est dense, mais très facile à lire, et fourmille de fascinantes trouvailles. Je ne suis pas prête d’oublier le plaisir jubilatoire ressenti en découvrant le sublime ordinateur humain imaginé par l’auteur, dans ce qui restera pour moi comme l’un des meilleurs moments du roman. De façon plus générale, j’ai été littéralement envoûtée par l’originalité de ce récit inégal, dont se détachent quelques très belles scènes, en particulier lors des séquences se déroulant dans le jeu des “Trois corps”. Entre rigueur scientifique et onirisme teinté de mystère, Liu Cixin nous convie à un étonnant voyage vers l’inconnu, qui culmine dans une dernière partie époustouflante. Ajoutez à cela une réflexion pertinente sur les enjeux et les conséquences d’une communication éventuelle avec des exoplanètes, une pointe de politique chinoise sur fond de Révolution Culturelle et de persécutions, sans oublier un soupçon de philosophie sur le mode “Vie et mort d’une civilisation”, et vous obtiendrez une oeuvre ambitieuse, qui mérite qu’on lui accorde tout l’attention nécessaire. Ô joie : il s’agit du premier tome d’une trilogie, dont j’ai d’ores et déjà récupéré le deuxième volume en anglais.
En SF il me faut des séries TERMINEES! (j'ai été traumatisée par une autre, je suis restée en plan.
Les tomes 2 et 3 sont déjà publiés en version anglaise. Je ne sais pas si Actes Sud a prévu de les sortir prochainement… Cela dit, ce premier tome se suffit amplement à lui-même !
Ouh là là ! SF + sciences + style alambiqué = je passe mon chemin !
Et je note une quatrième encore mal fichue 😉
Oui, je me doutais bien que ce ne serait pas ta tasse de thé. 😉
J'aime bien les vaisseaux spatiaux à côté de ta liseuse.
X-Wing, Millenium Falcon, et une fusée sans nom… Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce ne sont pas les jouets de mon fils, mais ceux de ses parents ! 😉
pas trop mon truc, mais je me souviens de ton enthousiasme, tu l'avais présenté en coup de coeur pour ton premier Bibliomaniacs 🙂
C'est sûr qu'il ne plaira pas à tout le monde ! J'étais cependant ravie d'avoir pu en parler aux Bibliomaniacs.
Beaucoup aimé !
Contente de savoir que ce roman a d'autres adeptes !
J'ai été complètement prise par ce roman moi aussi. Ce jeu de réalité virtuelle était particulièrement fascinant ! Mais bon, si ça ne se résumait qu'à ça.:-) De la vraie bonne SF comme ça faisait longtemps que je n'en avais pas lu. Je l'ai lu en anglais car à l'époque où le roman me tentait, la VF n'était pas encore publiée, et la suite m'attend donc en anglais aussi.:-)
Je n'en avais pas entendu parler avant sa sortie française. Mieux vaut tard que jamais ! Cela reste l'une de mes expériences de lecture les plus intenses de l'année 2016.