The Scrapbook of Frankie Pratt – Caroline Preston

Sous-titre : A novel in pictures
Harper Collins, 2011

 
L’histoire :

1920, Cornish, New Hampshire. Passionnée de littérature, la jeune Frankie Pratt, dix-huit ans, découvre les joies du scrapbooking, et entre en première année à l’université de Vassar. Son rêve : devenir écrivain. Elle raconte dans son journal huit années de rencontres et d’expériences en tout genre, qui la mèneront de Vassar à Paris, en passant par NYC et les cabines de troisième classe du paquebot Mauretania. Huit années de succès et de déconvenues, au cours desquelles la jeune américaine apprendra à voler de ses propres ailes, pour finalement renoncer à ses illusions d’adolescente naïve et idéaliste.

 

Frankie Pratt dresse son autoportrait

 

L’opinion de Miss Léo :

 

J’ai découvert Le Journal de Frankie Pratt sur les blogs d’Emjy et d’Alice (qui en parlent toutes deux avec des trémolos dans le clavier), avant de le retrouver mis à l’honneur chez d’autres blogueuses enthousiastes. Il n’en fallait pas plus pour stimuler ma curiosité, et c’est donc tout naturellement que j’ajoutai cet ouvrage à la longue liste que je concoctai à l’usage de notre ami Père Noël, lequel accéda à ma demande en le déposant  illico presto au pied du sapin.

 

Je m’attendais à être déçue, mais la magie a bel et bien opéré. Difficile de résister au charme de ce superbe objet, étonnant roman graphique dont le petit côté vintage se révèle bien vite extrêmement séduisant. Je ne m’intéresse pas particulièrement au scrapbooking (probablement en raison de mon caractère pas-du-tout-girly), mais je reconnais que le travail réalisé par Caroline Preston est remarquable. J’ai en tout cas pris beaucoup de plaisir à tourner les pages de ce roman illustré, que je n’exclus d’ailleurs pas de le relire un jour, pour en admirer une nouvelle fois la très riche iconographie.

 

Vassar girls !

 

L’histoire n’a en soi pas beaucoup d’intérêt, et les aventures sentimentales de Frankie sont somme toute assez banales. Ce roman initiatique possède néanmoins une indéniable fraîcheur, la forme “journal” permettant de pénétrer dans l’intimité de l’héroïne, jeune femme plutôt sympathique au demeurant. Si je me suis laissée séduire par ses aventures américaines, je n’ai en revanche pas tellement aimé la partie se déroulant à Paris, qui m’a semblé moins intéressante et beaucoup plus convenue, se résumant la plupart du temps à une accumulation de clichés. Il faut dire que je n’ai jamais fantasmé sur le Paris des années 20, façon écrivains en goguette à St Germain des Prés (il faut s’appeler Woody Allen pour réussir à me captiver avec un tel sujet) !

 

Quand Frankie joue aux cartes,
et tombe sous le charme d’Edith Wharton…

 

L’intrigue n’est ici qu’un prétexte, le véritable but de l’auteur étant évidemment de présenter l’impressionnante collection d’images recueillies au cours de ses recherches (pour lesquelles on peut d’ailleurs regretter l’absence de sources clairement identifiées). Le journal de Frankie Pratt est de ce côté là une totale réussite, puisque le récit restitue à merveille l’ambiance des années folles. L’on y découvre une multitude d’objets évoquant la vie quotidienne (sous-vêtements, savon, alimentation), mais aussi les activités culturelles de l’époque, à travers de nombreuses références aux événements cinématographiques, littéraires et musicaux d’une Amérique pas encore frappée de plein fouet la crise. Des exemplaires d’Ulysse de Joyce (interdit aux Etats-Unis) circulent sous le manteau, tandis que Charles Lindbergh se prépare à traverser l’Atlantique à bord du Spirit of St Louis. Un événement hautement symbolique, qui marquera durablement la vie de Frankie !
 
Caroline Preston s’intéresse à la vie d’une étudiante de milieu modeste, qui découvre les moeurs de l’upper-class sur le campus de la prestigieuse université de Vassar, avant de se laisser étourdir par les nombreux divertissements offerts par la flamboyante Big Apple, où elle vivra ses premières années de femme indépendante. Elle s’appuie pour cela sur une documentation foisonnante, et l’on ne sait parfois plus où donner de la tête, par peur de rater un détail ou une illustration !

 

Direction Paris !

 

Il n’est donc pas question de faire la fine bouche : si quelques bémols m’empêchent de classer ce livre parmi mes coups de coeur, il n’en demeure pas moins admirable par bien des aspects, et je suis ravie de l’avoir dans ma bibliothèque.

 

Un sympathique divertissement, original et superbement illustré. 
A découvrir.

 

18 thoughts on “The Scrapbook of Frankie Pratt – Caroline Preston

  1. Tu as tout dit ! Je suis d'accord avec toi en tout point, à part peut être pour la période parisienne, que j'ai bien aimé également, bien qu'elle soit effectivement un peu facile. Pour moi c'est un coup de coeur.
    Et je vais avoir du mal à faire mon billet en ayant lu le tien ^^

  2. Je l'ai demandé pour un swap mais je ne suis pas certaine de l'avoir! Ah! Il me tarde de le découvrir à mon tour. Les illustrations ont l'air superbes. Merci de nous en donner un aperçu!

  3. Un bien bel objet en effet, et le site de l'auteur est aussi très soigné. Je te conseille d'aller y jeter un oeil si ce n'est pas déjà fait 😉
    Ce que j'ai le plus apprécié : les références ciné et littéraires, je crois. On sent que Caroline Preston s'est beaucoup documenté !

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