Alma Editeur, 2016, 300 pages
Livre reçu en service-presse.
(extrait de la quatrième de couverture)
Julie Moulin adopte d’emblée le ton de la fable pour nous conter les mésaventures de A. (Son prénom nous sera-t-il révélé avant la fin du roman ? Suspense !), laquelle tente désespérément de concilier vie familiale, vie personnelle et vie professionnelle. Si le contenu n’est guère original, la forme l’est en revanche davantage (voir plus haut) : j’ai été séduite par ce parti pris narratif, bien que celui-ci ait parfois du mal à tenir la distance. La deuxième partie du récit, moins drôle, mais également un peu plus fluide, revient à un mode de narration plus traditionnel, tandis que A. s’efforce de reprendre le contrôle de sa vie en peine décrépitude.
J’ai lu ce roman avec plaisir, bien que le quotidien d’une “jeune cadre dynamique” au bord du burn-out ne m’intéresse guère a priori (j’éprouve quelques difficultés à m’identifier à ce genre de personnages, dont les dilemnes sentimentalo-professionnels me laissent la plupart du temps de marbre). Jupe et pantalon possède néanmoins une vraie profondeur tragique sous ses dehors de comédie romantique, et nous gratifie de quelques réflexions bien senties sur la maternité, la féminité et l’absurdité de l’existence. Le premier chapitre démarre fort, puisque l’histoire s’ouvre sur… un accouchement en siège, avant d’enchaîner sur la petite enfance de A. (je suis à trois jours de mon propre terme au moment où j’écris ces lignes, et je devais en être à environ sept mois et demi de grossesse lorsque j’ai lu le livre : autant dire que je me suis tout de suite sentie concernée !). La suite est plus convenue, mais le roman n’en demeure pas moins d’une grande fraîcheur, en grande partie grâce à l’écriture sobre et pudique de l’auteur (un style simple, mais très agréable, comme souvent dans les romans des éditions Alma).
Pour résumer : Julie Moulin signe un premier roman maîtrisé, dont l’intrigue ne me laissera certes pas un souvenir impérissable, mais dont il convient néanmoins de saluer l’originalité, surtout dans la première partie (que j’ai beaucoup aimée). J’ai apprécié que l’auteur fasse référence au Maître et Marguerite de Boulgakov, que je n’ai toujours pas lu, mais que je compte bien découvrir un jour (je ne connais pour l’instant que La garde blanche, que j’avais trouvé remarquable). La quatrième de couverture évoque également le cinéma d’Almodovar, mais j’avoue que je n’ai pas trop saisi le rapport (à part la “femme au bord de la crise de nerfs”, ce qui me paraît tout de même un peu léger pour établir une comparaison).
Un premier roman atypique et prometteur.
Mouais. Dubitatif je suis… (bon en fait ça ne m'intéresse pas du tout 😉 )
Jérôme: a quoi bon écrire un commentaire pour ne rien dire!
Je vous remercie de cette lecture approfondie et de votre critique. A mon tour de vous souhaiter une belle aventure! Julie
Une lecture qui entre en résonance avec plein de choses.