Les jonquilles de Green Park – Jérôme Attal

Robert Laffont, 2016, 215 pages
 

La première phrase :
L’idée la plus singulière de papa ? Vous voulez dire, à la minute ou dans les cinq dernières années ?
 
L’histoire :
Londres, 1940. Tommy Bratford, treize ans, fan de comics et aspirant écrivain, vit avec ses parents et sa grande soeur Jenny, grande admiratrice de Clark Gable. Il passe son temps libre à arpenter entre deux alertes des champs de ruines que ses camarades et lui transforment en vastes terrains de jeu, également fréquentés par les petits caïds du quartier.

 

L’opinion de Miss Léo :

 

Le nouveau roman de Jérôme Attal nous transporte à Londres en septembre 1940, soit à l’époque des premiers raids aériens sur la capitale anglaise (Vous avez dit Blitz ? Ne bougez pas, j’arrive !!!). J’ai beaucoup de sympathie pour l’auteur, que j’ai eu l’occasion de rencontrer à deux reprises, et dont j’avais apprécié le précédent opus. J’ai lu ce livre il y a plus de trois mois, mais n’avais pas eu le temps de rédiger mon billet à l’époque. Inutile de préciser que mes souvenirs se sont quelque peu estompés depuis… mais je vais  

J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans le roman. Il m’a fallu quelques dizaines de pages pour m’habituer au style, que j’ai parfois trouvé bancal (peut-être est-ce simplement moi qui ai eu du mal à me faire à certaines tournures de phrases plutôt étranges), ainsi qu’au caractère légèrement décousu de l’intrigue. J’ai par la suite pris davantage de plaisir à ma lecture, le roman gagnant peu à peu en cohérence et en densité. Jérôme Attal trouve le ton juste, et évoque l’enfance avec un indéniable talent. Tommy et ses amis font preuve d’une imagination débordante, qui désamorce les situations les plus tragiques, allant jusqu’à se représenter Winston Churchill en super-héros de bande dessinée. L’horreur de la guerre est omniprésente, mais constamment tempérée par la poésie et la fantaisie qui se dégagent du récit, porté par des personnages très attachants, sur lesquels l’auteur porte un regard très tendre.
 

 
Les jonquilles de Green Park (quel beau titre !) m’ont bien sûr fait penser au superbe film Hope and Glory de John Boorman, que j’adorais lorsque j’avais douze ans (je le connais encore par coeur). Les rêves innocents de l’enfance peuvent-ils survivre à la violence des atrocités commises en ce bas monde ? Jérôme Attal parvient à restituer l’ambiance particulière et vaguement surannée de cette époque tourmentée, le tout sur fond de chansons des Andrew Sisters. L’intrigue réserve par ailleurs quelques jolies surprises, telle cette apparition inattendue de la photographe Lee Miller, croisée par les gamins au détour d’un cratère. Le roman s’achève sur un joli dénouement teinté de nostalgie, qui laisse le champ libre à l’imagination.

 

Une lecture tendre et sympathique, sur fond de bombardements de la Luftwaffe.

 

D’autres avis chez : TitineSevCryssildaAlice
 

5 thoughts on “Les jonquilles de Green Park – Jérôme Attal

  1. Comme toujours, j'apprécie tout particulièrement la fantaisie et la tendresse de Jérôme Attal. Elles sont toutes les deux bel et bien au rendez-vous dans ce nouveau roman ! L'idée de Winston Churchill en super héros est l'une des belles trouvailles de l'auteur.

  2. Un auteur dont tout le monde parle et qui n'a pas encore croisé ma route. Et malgré le temps passé depuis ta lecture je trouve que tu en as gardé des souvenirs très précis 😉

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