Titre original : The Book of Mirrors
Traduction (anglais) : Isabelle Maillet
Les Escales, 2017, 315 pages
Livre reçu en service-presse (merci Anaïs).
La première phrase :
J’ai reçu la proposition de manuscrit en janvier, au moment où tout le monde à l’agence tentait de se remettre d’une bonne gueule de bois post-festivités.
L’histoire :
(résumé de la quatrième de couverture)
Un agent littéraire, Peter Katz, reçoit un manuscrit intitulé “Jeux de miroirs” qui l’intrigue immédiatement. En effet, l’un des personnages n’est autre que le professeur Wieder, ponte de la psychologie cognitive, brutalement assassiné à la fin des années quatre-vingt et dont le meurtre ne fut jamais élucidé. Se pourrait-il que ce roman contienne des révélations sur cette affaire qui avait tenu en haleine les États-Unis ?
Persuadé d’avoir entre les mains un futur best-seller qui dévoilera enfin la clef de l’intrigue, l’agent tente d’en savoir plus. Mais l’auteur du manuscrit est décédé et le texte inachevé. Qu’à cela ne tienne, Katz embauche un journaliste d’investigation pour écrire la suite du livre. Mais, de souvenirs en faux-semblants, celui-ci va se retrouver pris au piège d’un maelström de fausses pistes.
Et si la vérité n’était qu’une histoire parmi d’autres ?
L’opinion de Miss Léo :
Beaucoup de bruit pour rien pas grand chose… C’est ce que je retiens de ce Jeu(x) de miroirs, pourtant annoncé à grands renforts de bandeaux publicitaires comme le “roman événement” de ce début d’année 2017. Vous devez savoir si vous me suivez depuis longtemps que ce genre d’accroche maladroite aurait plutôt tendance à me faire fuir. Le fait que l’auteur soit roumain, ainsi que la promesse d’une intrigue mystérieuse et tarabiscotée comme je les aime, ont toutefois eu raison de mes réticences (vous ai-je déjà dit que je n’avais aucune volonté ?).
Je ne regrette pas de l’avoir découvert, mais je ne peux pas dire non plus qu’il s’agisse d’une lecture particulièrement marquante. Le récit est plaisant, prenant, et l’intrigue bien troussée réserve son lot de rebondissements plus ou moins attendus. La construction du roman (trois parties, trois points de vue successifs) se veut originale, mais se révèle finalement assez plate, et paradoxalement très linéaire. Jeux de miroirs débute avec le manuscrit de Richard Flynn, relatant les événements de l’hiver 1987. Etudiant à Princeton, le jeune Richard se met en couple avec Laura Baines, qui étudie la psychologie sous la tutelle du célèbre professeur Joseph Wieder, dont on sait dès les premières pages qu’il mourra assassiné quelques mois plus tard. Cette première partie est de loin ma préférée, mais elle s’interrompt brutalement à la page 112, pour laisser place au récit de John Keller, le journaliste d’investigation chargé de reconstituer la suite de l’histoire. Imaginez ma déception !
On peut regretter le manque d’épaisseur des personnages, pour la plupart fades et peu attachants (en dehors de Roy Freeman, le flic retraité que l’on suit dans la dernière partie de l’ouvrage). J’attendais des développements intéressants concernant les recherches en psychologie cognitive menées par le professeur Wieder, ou encore une réflexion sur les mécanismes de la création littéraire, qui s’empare de la réalité pour mieux la déformer : rien de tout cela dans ce qui demeure un roman somme toute assez classique, certes de bonne facture, mais dont j’attendais davantage de complexité.
Un point positif cependant : j’ai apprécié la façon dont E.O Chirovici abordait la thématique de la mémoire, qui joue un rôle primordial dans la construction du récit. Le romancier interroge la fiabilité des témoignages et des souvenirs, souvent biaisés par les facéties d’une imagination décidément bien malicieuse. L’esprit humain brode constamment pour réinventer sa propre réalité, parfois très éloignée de la vérité (en toute sincérité). Il est dès lors bien difficile de démêler le vrai du faux, de distinguer les honnêtes gens des manipulateurs avérés…
Pour résumer : Jeux de miroirs déploie une histoire solide et sans incohérence, à la mécanique bien huilée, mais le roman manque d’âme et d’aspérités. Il sera vite lu, vite oublié en ce qui me concerne ! Le matraquage commercial me paraît par conséquent très excessif. La quatrième de couverture parle d’un “suspense haletant”, ce qui est totalement mensonger : Jeux de miroirs n’est en aucun cas un thriller, et se déroule à un rythme plus que paisible. Le résumé évoque également un “maelström de fausses pistes”, alors que le roman ne fait que présenter différentes versions d’une même histoire, à travers les témoignages de plusieurs personnages… Sans commentaire.
Un roman plaisant et bien ficelé.
Distrayant, sans être exceptionnel.
Distrayant, sans être exceptionnel.
'' Un roman plaisant et bien ficelé.
Distrayant, sans être exceptionnel. ''
Voilà tout est dit.
"Beaucoup de bruit pour rien pas grand chose"… C'est aussi ce que je me disais… Je passe sans regrets !
Je viens tout juste de le commencer, et je trouve déjà le style très plat… ce que je suis prête à accepter parfois, si l'intrigue sauve l'affaire. J'avoue que ton billet me donnerait presque envie de me rabattre sur un des nombreux autres livres qui attendent leur tour…
Effectivement, on le voit partout, à peu près toujours loué. Merci pour cet avis impartial.
Bon, je vais sans doute passer, sauf si le livre se matérialise, par curiosité. Mais j'ai une PAL
Je me doutais qu'il était survendu ce roman. Comme toujours quand on s'emballe à ce point avant publication, la déception est au rendez-vous.
tout à fait d'accord avec toi – ça fonctionne bien, mais c'est plat, un peu terne, sans personnages attachants…et le marketing à outrance autour de ce livre est contre-productif
Ton article commence en fanfare !
je partage complètement ton avis !
Avis partagé par moi aussi.