L’année du lion – Deon Meyer


Titre original : Koors / Fever
Traduction (afrikaans / anglais) : Catherine Du Toit et Marie-Caroline Aubert
Points, 2017, 750 pages

La première phrase :

Je veux te raconter comment on a assassiné mon père.


L’histoire :

La Terre dans un futur proche. Un coronavirus a décimé 95% de la population mondiale (tiens, tiens, ça me rappelle quelque chose). On suit un père et son fils (la mère a succombé à la maladie), au moment où ceux-ci s’apprêtent à créer Amanzi, la communauté qui leur permettra de survivre durablement dans une Afrique du Sud devenue hostile.


L’opinion de Miss Léo :


J’ai toujours aimé les “histoires de pandémie”, mais ce roman-ci m’a particulièrement séduite. On découvre le “monde d’après”, évoqué avec beaucoup de réalisme par Deon Meyer. Celui-ci adopte un angle résolument pratique pour évoquer la survie : il faut lutter contre les meutes de chiens errants, stocker de la nourriture, rétablir l’électricité, relancer l’agriculture et l’élevage, et surtout reconstruire une société en lambeaux, en rétablissant un semblant de vie démocratique au sein de petites communautés autonomes. Willem Storm (le père) est un idéaliste, mais ses nobles desseins se heurtent aux aspects les plus sombres de la nature humaine. La communauté qu’il a créée se révèle ainsi particulièrement vulnérable, que ce soit vis à vis des attaques perpétrées par des bandes de pillards sans scrupule, ou tout simplement de la trahison de certains de ses membres.

L’année du lion séduit par son énergie, ainsi que par son humanité. On découvre de nombreux personnages, attachants pour la plupart, qui témoignent de leur vie d’avant la pandémie, et dont les récits permettent de reconstituer les grandes étapes de l’effondrement. L’essentiel du roman tourne néanmoins autour des souvenirs de son narrateur, Nico Storm (le fils), que l’on voit passer de l’enfance à l’âge adulte. Les relations qu’il entretient avec son père constituent l’un des points sensibles d’un récit dans lequel les scènes d’action succèdent avec aisance aux moments plus intimistes.

J’ai tout aimé dans ce roman post-apocalyptique intelligent : l’écriture, l’histoire, les personnages, le propos très actuel… Dense et ambitieux, le texte se nourrit de préoccupations liées à l’environnement, et plus généralement à l’échec du modèle capitaliste. Publié en 2017, il trouve évidemment une résonance particulière en cette période de (re)confinement, et préfigure peut-être de grands bouleversements à venir. Je le recommande vivement !



Qu’est-ce que c’était bien !


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