Crocodile on the sandbank (An Amelia Peabody murder mystery) – Elizabeth Peters

Titre français : Un crocodile sur un banc de sable
eBook Kindle, 1975, 290 pages

 
La première phrase :

When I first set eyes on Evelyn Barton-Forbes she was walking the streets of Rome.

 
L’histoire :

Nous sommes en 1885. Amelia Peabody est une intrépide vieille fille anglaise de trente-deux ans, qui hérite soudainement d’un demi million de livres à la mort de son père, universitaire spécialisé dans l’étude des langues anciennes et des civilisations disparues. Férue d’archéologie et d’histoire, Amelia décide d’utiliser sa fortune pour explorer le vaste monde, au grand désespoir de ses frères et de ses prétendants. Première destination : l’Egypte, terre des Pharaons. C’est lors d’une escale à Rome que notre fougueuse héroïne fait la connaissance d’Evelyn, jeune aristocrate déshéritée par son grand-père à la suite d’une malheureuse aventure sentimentale, qu’Amelia décide de prendre sous protection. Devenues amies, les deux jeunes femmes entament alors une croisière sur le Nil, qui les mènera jusqu’au chantier de fouilles d’Amarna, où elles retrouvent par hasard deux jeunes archéologues rencontrés au Caire, l’irascible Radcliffe Emerson et son frère Walter. La terrifiante résurrection d’une momie somnambule et blafarde vient perturber la quiétude du chantier, terrorisant les ouvriers égyptiens et semant le trouble parmi les villageois, qui voient dans cette apparition un bien sinistre présage. Amelia et ses compagnons vont évidemment tout faire pour trouver la clé du mystère et démasquer le responsable de cette odieuse masquarade…

 

L’opinion de Miss Léo :

 

C’est complètement par hasard que j’ai acheté la version numérique de ce roman, proposée à un prix dérisoire chez Femmes Guerrières à un Sein (il paraît qu’il est interdit de citer des marques sur les blogs et les forums). Je connaissais Elizabeth Peters de nom, essentiellement parce que ses romans étaient rangés aux côtés de ceux de sa collègue et homonyme Ellis Peters, créatrice du célèbre Frère Cadfael, dont j’ai lu presque toutes les enquêtes. Je ne savais donc pas du tout à quoi m’attendre.

 

Première réflexion : je suis ravie d’avoir acheté ce livre, qui mêle avec bonheur énigme policière et intrigues sentimentales, le tout saupoudré d’un zeste d’archéologie et d’égyptologie. J’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce récit plein d’humour, aux dialogues particulièrement savoureux. Ce n’est pas de la grande littérature, mais je me suis laissée prendre au jeu de ce sympathique cocktail romantico-énigmatico-historique.

 

Un crocodile sur un banc de sable (joli titre) inaugure une série dont le principal atout réside dans le personnage d’Amelia Peabody. Amelia est une superbe héroïne, intelligente et cynique, qui refuse de se couler dans le moule de la parfaite épouse victorienne. D’un naturel têtu, elle agit généralement dans le plus total mépris des convenances, et refuse d’admettre la supériorité de la gente masculine, qu’elle n’hésite d’ailleurs pas à contredire (normal, elle a souvent raison). Elle fait toutefois preuve d’une grande générosité, n’hésitant pas à secourir ses amis dans le besoin. Si elle ne maîtrise aucunement l’art de la séduction, elle se montre en revanche tout à fait à l’aise lorsqu’il s’agit d’arpenter un site de fouilles ou d’oeuvrer à la préservation des merveilles exhumées par les archéologues. Amelia ne rechigne pas non plus à jouer les infirmières lorsque le besoin s’en fait sentir. On trouve dans le roman une référence explicite à la guerre de Crimée, aux cours de laquelle de nombreuses jeunes femmes de bonne famille s’engagèrent comme infirmières aux côtés de la célèbre Florence Nightingale.

 

Ce côté “jeune femme indépendante et farouche” me plaît beaucoup. On retrouve ces traits de caractère chez Hester Latterly, autre héroïne chère à mon coeur (je radote, puisque j’en ai déjà parlé la semaine dernière). Les échanges d’Amelia avec Radcliffe Emerson sont savoureux, ces deux fortes têtes affichant dès leur première rencontre un profond antagonisme.

 

“God help the poor mummy who encounters you, Peabody,” he said bitterly. “We ought to supply it with a pistol, to even the odds.”

 

Emerson ne semble pas avoir une très bonne opinion d’Amelia… Les événements l’amèneront-ils à reconsidérer son jugement ?

 

L’énigme policière démarre assez tardivement, une bonne moitié de ce premier tome étant consacrée à la présentation des personnages. Le mystère en lui-même n’a rien de sensationnel, mais l’on suit tout de même avec intérêt les péripéties conduisant à sa résolution. Le récit, léger et plaisant, permet de découvrir quelques aspects de la culture égyptienne, dont on aurait aimé qu’ils soient davantage exploités. L’auteur maîtrise parfaitement son sujet :  dommage qu’elle n’en fasse pas davantage profiter le lecteur ! On notera toutefois  de belles descriptions, les personnages se délectant de l’observation du ciel étoilé et des paysages. Les odeurs jouent également un rôle important.

 

Ce roman est le premier d’une longue série (au moins dix-neuf titres). J’ai peur que le procédé ne s’essouffle assez vite, mais je lirai tout de même le deuxième épisode pour me faire une opinion.

 

Une jolie découverte et un bon divertissement !

 
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Livre lu dans le cadre du concours S.T.A.R., contribuant par ailleurs à plusieurs challenges :
Challenge Petit Bac d’Enna, catégorie animal
Challenge Victorien d’Arieste
Défi Lire en anglais de Missbouquinaix
 

 

 

 

13 thoughts on “Crocodile on the sandbank (An Amelia Peabody murder mystery) – Elizabeth Peters

  1. C'est vrai qu'on ne les lit pas pour l'intrigue policière. Je pense que le 2e épisode va te plaire parce qu'on y découvre un personnage savoureux. Le plaisir vient aussi de visiter tous les sites archéologiques égyptiens. Il me semble qu'au fur et à mesure, elle ajoute plus de descriptions des fouilles archéologiques. J'adore cette série mais je la lis depuis que j'ai 12 ans alors je ne suis pas exactement objective ^^

  2. Très drôle ! J'ai au début pris "femme guerrière à un sein" à la lettre et je trouvais ça des plus étrange et j'ai compris après à la elcture de la parenthèse ce que tu voulais dire ! Encore une découverte pour moi, je note l'auteur mais effectivement, je n'aime pas trop les séries de 19 opus !

    1. Y'a pire que toi, je viens de comprendre en lisant ton comm^^
      Il n'y a "que" 18 titres pour mon plus grand malheur. Je retarde le moment de lire les 3 derniers. La différence est que cela fait 18 ans que je les lis, je comprends qu'en entamant la série, cela peut peser.

    1. Oui, j'ai beaucoup donné dans les séries quand j'étais plus jeune, et cela peut vite devenir assez contraignant. J'ai vécu ça avec les Anne Perry ou les Patricia Cornwell, dont j'attendais avec impatience la parution de chaque nouveau tome !

  3. Ah ! je suis contente que tu aimes cette série … Pour le moment, je n'ai lu que le tome 2 qui se renouvelle suffisamment pour qu'on prenne un plaisir comparable au 1er (et l'apparition d'un nouveau personnage haut en couleur n'y est pas pour rien lol ! Mais chut … !!). Hester / Amélia sont soeurs, c'est certain, c'est aussi un atout pour cette série, je suis comme toi lol !

    1. Tu es la deuxième personne à me parler de ce fameux "nouveau personnage" ! Je n'ai donc pas d'autre choix que de lire ce deuxième tome (ça tombe bien, il est déjà sur mon Kindle).

  4. un seul mot: perseverance! cela fait maintenant plus de 10 ans que je lis les amelia peabody (et relit et rerelit…^^comme les jane austen,oups!) et je suis toujours aussi fan….
    les aventures évoluent, les personnages aussi. franchement cela vaut le coup de tous les lire, rythmé au nombre des "encore une chemise bonne à jeter!"^^

    1. Merci de ta visite et de tes conseils. Je pense lire au moins le deuxième, dès que j'aurais épuisé mon tas de livres "à lire en priorité" !

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