La Madone de Pellini – Rivière et Federici

Scénario : François Rivière
Dessin et couleur : Riccardo Federici
Delcourt, 2010, deux fois 48 pages

 
Tome 1 : Lamb house
Tome 2 : L’orphelinat de Rosewood
 
L’histoire :

Londres, 1891. Désireuse d’échapper à l’environnement matérialiste dans lequel elle a été élevée, la jeune Nora de Wing rejoint un Institut d’études psychiques, pour y travailler son don de medium. Elle y fait la connaissance de l’écrivain Henry James et du jeune peintre Francesco Guibilati, dont elle partage le goût  prononcé pour l’indicible et les manifestations paranormales. Elle découvre en leur compagnie les toiles de Giovanni Pellini, maître florentin du XVème siècle, exposées dans une galerie d’art de Grosvenor Square. Fascinée par le portrait d’Antonia, muse du peintre, Nora ne sera jamais plus la même, et verra sa vie bouleversée par une succession d’étranges événements. En proie à de douloureuses hallucinations, elle s’installe à Lamb House, dans la maison de campagne de l’écrivain, où elle retrouve Francesco Guibilati, semble-t-il soucieux du bien-être de la jeune femme.

 

 

L’opinion de Miss Léo :

 

Je n’avais jamais entendu parler de ce dyptique avant de tomber dessus par hasard à la bibliothèque. Je me suis laissée tenter, davantage attirée par la présence de Henry James ou par la référence à un peintre florentin imaginaire (inspiré de Giovanni Bellini ?) que par l’histoire en elle-même, guère enthousiasmante a priori. Les dons médiumniques ne me passionnent guère, et l’intrigue me semblait à vrai dire légèrement tirée par les cheveux. Impression confirmée lors de la lecture du premier tome, mais cela ne m’a pas dérangée outre mesure, et j’y ai finalement trouvé d’autres motifs de satisfaction.

 

L’ambiance gothique victorienne est plutôt bien restituée, et il plane sur Lamb House une atmosphère mystérieuse, qui voit certains protagonistes basculer dans la folie, sous l’emprise d’une puissante force maléfique. Les personnages sont bien croqués, les décors convaincants, et les deux volumes se lisent avec intérêt. Il convient d’ailleurs de remercier les auteurs, qui ont eu la bonne idée de se limiter à deux tomes : pas besoin de patienter pour connaître le fin mot de l’histoire ! L’intrigue tient la route, et les dessins sont très beaux (même si je ne suis pas fan des couleurs de certaines planches, en particulier dans le premier tome).

 

 

Henry James est ici le témoin de macabres événements surnaturels, dont il s’inspire pour écrire l’une de ses nouvelles. Le mystère tourne autour d’une toile entamée, mais jamais achevée par Pellini, disparue depuis des siècles dans les limbes de l’oubli. Quelle est le rôle joué par Nora ? A qui peut-elle se fier ? Verra-t-on enfin la toile terminée ? Cette histoire d’amour, de jalousie et de réincarnation se révèle au final bien plus passionnante que je ne le pensais au départ, et le suspense va crescendo jusqu’au dénouement, qui apporte une conclusion satisfaisante au récit.

 

 

J’ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de cette bande dessinée, qui ne restera sans doute pas dans les annales comme un chef d’oeuvre impérissable, mais qui ravira les amateurs de peinture et de gothique victorien.

 
Une belle réussite.
 
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Une BD que j’inscris au challenge British Mysteries, organisé par Lou et Hilde, ainsi qu’au challenge L’art dans tous ses états, organisé par Shelbylee, sans oublier le challenge victorien d’Arieste !

 

 

11 thoughts on “La Madone de Pellini – Rivière et Federici

  1. Je note directement cette BD que je ne connaissais pas du tout ! J'adore flâner dans les bibliothèques et faire de telles découvertes 😉

  2. le coup de crayon semble vraiment bon, et c'est toujours agréable. L'ambiance un peu sombre semble aussi plaisante et l'histoire a l'air franchement bien ! Ca fait longtemps que je n'ai plus lu de BD alors pourquoi …?!

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