Literary Life (Scènes de la vie littéraire) – Posy Simmonds

Traduction (anglais) : Lili Sztajn et Corinne Julve
Folio (2015), Denoël (2014), 90 pages
Livre reçu en service-presse.

 

Le principe :

 

Ce recueil réunit quatre-vingt-dix chroniques tournant autour du petit monde des lettres et de la littérature, publiées par Posy Simmonds entre 2002 et 2005 dans The Guardian Review.

 

L’opinion de Miss Léo :

 

Je suis on ne peut plus fan des romans graphiques de Posy Simmonds, dont je vous ai déjà vanté les mérites sur le blog. Je ne pouvais donc pas passer à côté de cette anthologie, bien que les thèmes abordés ici ne soient pas forcément ma tasse de thé. Je ne voulais pas l’acheter en grand format (parce que plus de place dans les étagères, encore moins depuis l’installation de la chambre de Mini-Lionceau), aussi est-ce avec grand plaisir que j’ai appris la publication de ce recueil en édition de poche.

 

Premier constat : la police de caractères est minuscule ! J’ai la chance d’avoir une bonne vue, mais je pense que cela pourrait rebuter certains lecteurs (j’ai moi-même ressenti une légère fatigue après quelques dizaines de pages). Alors certes, il s’agit d’un format facile à ranger et à transporter, trois fois moins cher que l’album édité chez Denoël, mais celui-ci est-il vraiment adapté à la bande dessinée ? Pas sûr…

 

Au-delà de ces considérations bassement matérielles, je dois néanmoins reconnaître avoir été une nouvelle fois séduite par l’intelligence et la finesse d’observation de la talentueuse illustratrice britannique. Posy Simmonds fait mouche en égratignant subtilement le milieu littéraire, au travers de ces quatre-vingt-dix planches pleines de mordant et d’ironie. Certaines sont très drôles, d’autres un peu moins, mais le propos est toujours pertinent. L’auteur pointe du doigt les travers de ses collègues écrivains, sur lesquels elle porte toutefois un regard empreint de tendresse et d’empathie, dénué de tout mépris (aurait-elle également connu les affres de la création littéraire ?).

 

 

Les textes sont inspirés et bien écrits (j’aurais préféré la version originale, mais bon…), bien servis par des dessins très sobres, généralement en noir et blanc, cependant moins beaux que ceux de Gemma Bovery, que j’avais particulièrement appréciés. Le ton est très anglais, mais le “style Posy Simmonds” me rappelle également par certains côtés la Claire Bretécher des Frustrés, publiés dans le Nouvel Obs en leur temps. Les chroniques adoptent des formats variés, ce qui évite au lecteur de se lasser. On y croise des écrivains égocentrés et/ou ratés, des libraires indépendants au comportement ambigu, désespérés par l’ouverture d’un mégastore Boulder Books au bout de la rue, ainsi que des critiques littéraires assassins. Il y est également question d’inspiration, de plagiat, de syndrome de la page blanche, de séances de dédicaces (parfois organisées dans l’indifférence générale), de rencontres avec les journalistes, de cocktails mondains, de littérature jeunesse (généralement sous-estimée par les écrivains “sérieux”), et plus généralement de toutes ces jalousies et autres petites mesquineries qui pimentent la vie des auteurs et de leurs pairs. Le panorama est très complet !

 

 

Les chroniques ne font qu’une page, mais on retrouve avec plaisir des personnages récurrents, comme l’agent spécial Rick Raker, et surtout le très mâle Docteur Derek (mon préféré), qui soigne les maux des écrivains. Ses apparitions sont hilarantes, et justifient à elles seules la lecture de l’ouvrage !

 

 

Signalons également les apparitions de Jane Austen et Peter Rabbit en guest-stars de luxe (les amateurs apprécieront).

 

Si la plupart des chroniques procurent un plaisir jubilatoire, le recueil demeure toutefois inégal, et moins abouti que les romans graphiques de l’auteur. Le fait que le milieu littéraire ne m’attire pas du tout explique peut-être pourquoi je n’ai pas été autant emballée que j’aurais pu l’être. J’ai apprécié ma lecture, mais je reste légèrement sur ma faim, et je vous conseille de commencer par Gemma Bovery et Tamara Drewe pour découvrir Posy Simmonds.

 

Un recueil de chroniques drôles et pertinentes. A lire si vous êtes intéressé par tout ce qui touche à la vie littéraire.

 
L’avis enthousiaste de Laure.

————————————
 

 
Nouvelle participation à l’année anglaise, organisée par Titine.

 

7 thoughts on “Literary Life (Scènes de la vie littéraire) – Posy Simmonds

  1. Tiens, ton préféré est aussi le docteur Derek ? 😉 En grand format, aucun problème de caractères, et comme tu le sais, j'ai totalement craqué pour cette BD !

  2. J'ai beaucoup aimé ! Mais Dereck m'a beaucoup ennuyé contrairement à toi…
    PS : C'est assez drôle, on fait les mêmes lectures dans le même ordre en ce moment…

  3. J'aime beaucoup l'oeuvre de Posy Simmonds, je vais me laisser tenter (le microcosme littéraire ne me fait plus peur depuis ma lecture de The Silkworm).

  4. Je me retrouve totalement dans ton billet. J'avais passé un moment agréable à lire Literary life mais je préfère largement ses romans graphiques.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *