Didier Jeunesse, 2016, 214 pages
La première phrase :
La quatrième de couverture :
Louis Pasteur, un héros renversant !
L’opinion de Miss Léo :
J’ai mené l’enquête, et j’ai découvert que Flore Vesco avait publié un deuxième roman chez le même éditeur, que je me suis empressée d’acheter. Honnêtement, qu’auriez-vous fait à ma place ? Un chimiste, une escrimeuse… La coïncidence est troublante (c’est presque comme si Flore Vesco l’avait écrit pour moi) !
Nous suivons donc le jeune Louis Pasteur, brillant élève fraîchement débarqué de sa Franche-Comté natale pour suivre les enseignements du lycée Saint-Louis. Un personnage historique connu de tous, ici revu et corrigé à la sauce Sheldon Cooper : le jeune boursier décontenance ses camarades par ses manières un peu frustes et son comportement obsessionnel, mais il impressionne par ses compétences scientifiques, ainsi que par la finesse de ses analyses.
J’ai été séduite par les têtes de chapitres. Jugez plutôt :
Merci à Flore Vesco de mettre les sciences à l’honneur (c’est suffisamment rare pour être signalé) ! Bon, pour ne rien vous cacher, la romancière prend quelques libertés avec la biographie de Louis Pasteur, au risque de choquer les professeurs de SVT puristes. Ce dernier effectue ainsi une bonne partie de ses découvertes scientifiques (vaccins & co) en l’espace de seulement quelques mois, durant sa première année de prépa. Trop fort, le Loulou ! Pour ma part, j’ai trouvé cela très amusant, d’autant plus que le roman met l’accent sur la démarche scientifique (les méthodes de Louis semblent d’ailleurs d’une rigueur inattaquable).
L’intrigue se déroule dans un établissement scolaire, avec son lot d’élèves et de professeurs plus ou moins mal embouchés (j’ai toujours aimé ça). Les personnages sont intelligents et attachants, et l’on prend plaisir à les suivre dans leurs aventures. L’ambiance XIXème est également un atout ! Louis détone parmi tous ces enfants de bonne famille, et dynamite les codes et les convenances de cet Institut réputé. Son originalité et son indépendance d’esprit séduisent la jeune Constance, qui ne demande qu’à s’émanciper du carcan de bonnes manières imposé par la bonne société parisienne. Têtue et intrépide, celle-ci n’hésite pas à s’introduire subrepticement dans la salle d’armes de l’école, pour y prendre quelques leçons d’escrime, longuement décrites par la romancière. Le match qu’elle dispute contre Octave manque un poil de réalisme, mais m’a bien amusée quand même. Encore un bon point pour Flore Vesco !
J’étais moins attirée par la partie loups-garous annoncée par le titre, mais le volet fantastique de l’histoire est ici parfaitement dosé. J’ai bien ri en découvrant la S.S.S.S.S.S. (Société Surnaturelle des Savants et Sciences Surnaturelles), au potentiel très prometteur. Louis Pasteur contre les loups-garous étant annoncé comme un premier tome, j’attends avec impatience le suivant ! Pourquoi pas Marie Curie contre les Banshees, ou Marcellin Berthelot contre les Trolls (oh, ça va, je me contente de proposer des idées) ??
Le récit est mené tambour battant, et l’intrigue joyeusement loufoque séduit par sa fraîcheur et son humour. Flore Vesco force parfois un peu le trait, mais je suis prête à tout lui pardonner (n’oublions pas qu’il s’agit avant tout d’un roman destiné à de jeunes lecteurs) !
Pour résumer : un roman malin et bien écrit, au ton décalé, et une romancière qui ne prend pas ses lecteurs pour des imbéciles… De la bien belle ouvrage !
J’ai repéré cette auteure chez George qui avait fait une excellente critique de ce roman (et peut-être même de l’autre aussi, je ne sais plus).
L’originalité de ses intrigues et son humour sont vraiment séduisants !