Cassandra Darke – Posy Simmonds

Penguin Books (Jonathan Cape), 2018, 96 pages

 

La première phrase :

Last December – the 21st to be precise, and not so long before they came to arrest me – I remember buying macaroons in Burlington Arcade.

 

L’opinion de Miss Léo :

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Grande amatrice de Posy Simmonds, je n’ai pas pu résister à ce nouvel opus, dévoré en anglais il y a quelques mois (en vrai, je l’ai offert pour Noël à mon mari, lui aussi fan de l’auteur, mais je l’ai lu avant lui). Je profite de sa sortie française pour rapatrier sur mon blog la courte critique publiée fin janvier sur mon compte Instagram.

Comme toujours, c’est excellent, même si mon préféré reste Gemma Bovery, lu et chroniqué en 2013 (à une époque lointaine où je n’avais pas de cheveux blancs). Après avoir librement adapté Flaubert et Hardy, c’est chez Dickens que Posy Simmonds puise son inspiration pour ce dernier opus. Cassandra Darke, vieille femme revêche et pas franchement recommandable, incarne une sorte d’Ebenezer Scrooge contemporaine, qui vit à Londres, et se retrouve malgré elle mêlée à une bien sinistre histoire.

L’intrigue principale est plaisante, mais assez mince. Elle sert avant tout de prétexte à une brillante satire sociale, dans la lignée précédents romans graphiques de l’auteur. J’ai adoré le personnage principal, et je suis toujours aussi fan des illustrations pleines d’élégance de Posy Simmonds. À plus de soixante-dix ans, celle-ci n’a rien perdu de son mordant, ni de ses talents d’observatrice de la société anglaise. La romancière n’épargne personne : les marchands d’art, les jeunes, les vieux, les riches, les machos, les égoïstes, les hypocrites et les imbéciles de toute sorte en prennent pour leur grade, pour notre plus grand bonheur. Le texte est toujours aussi plaisant à lire, mais on est ici dans un registre plus sombre que dans Tamara Drewe, lequel tenait davantage de la comédie. Posy Simmonds sait également faire preuve d’une réelle sensibilité lorsqu’elle évoque la violence (sous toutes ses formes), ou encore la vieillesse et la déchéance. Aussi odieuse soit-elle, Cassandra Darke n’en finit pas moins par devenir attachante, malgré ses énooormes défauts !

 
Du très très bon roman graphique.
À lire de toute urgence.

 

 
 

9 thoughts on “Cassandra Darke – Posy Simmonds

  1. Je l’ai également acheté en anglais et je n’ai toujours pas commencé à le lire….je voudrais un pouvoir magique pour lire aussi vite que toi !!! Et je te confirme qu’à plus de 70 ans, Posy ne se laisse pas abattre ! J’ai assisté à une rencontre samedi dernier et il est vraiment charmante. Elle s’est retenue de parler du Brexit mais on sentait qu’elle aurait bien aimé se lâcher !

    1. Oui, j’ai vu les photos sur IG, j’aurais bien aimé y être ! Elle doit être très intéressante.

  2. Le côté “polar” n’est qu’un prétexte je suis d’accord. L’intérêt est clairement ailleurs, à travers le regard porté sur la société anglaise notamment. C’est piquant et élégant, j’adore !

    1. Je te conseille Tamara Drewe, et surtout Gemma Bovery, si tu ne les as pas déjà lus. C’est savoureux !

  3. Je lis rarement des romans graphiques ou des BD mais j’ai tout lu de P. Symmons ! J’ai beaucoup aimé Tamara Drewe et Gemma Bovery, et un peu moins Litterary life… Je compte bien lire celui-là !

    1. Tout pareil ! Je pense que je lis un peu plus de BD que toi, mais je suis assez difficile, et Posy Simmonds demeure l’une de mes valeurs sûres. P.S. Peux-tu me dire si tu as reçu un mail de notification pour te prévenir de ma réponse à ton commentaire ? Je rencontre quelques problèmes techniques, que j’essaye de résoudre.

  4. Bonjour Miss Léo,
    Oui, j’ai bien reçu un mail de notification dans ma boite mail. Simmonds est une valeur sûre et drôle !

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