Alma Editeur, 2017, 218 pages
La première phrase :
Le vendredi 26 août de l’an dernier, la diva hollywoodienne Eva S. et le sénateur républicain Saul B. eurent une relation sexuelle épicée dans la piscine d’une superbe villa de Santa Barbara en Californie.
L’opinion de Miss Léo :
La baleine thébaïde, ou “Quatre hommes dans un baleinier.” Un concentré de pur Raufast, lequel fait une nouvelle fois preuve d’une imagination débordante, ainsi que d’un remarquable talent de conteur. Fidèle à son habitude, celui-ci nous offre un récit à tiroirs, basé sur plusieurs histoires imbriquées les unes dans les autres ; la structure du roman est néanmoins beaucoup plus linéaire qu’à l’accoutumée, puisque l’on suit une seule et unique intrigue, envisagée du point de vue des différents protagonistes du drame (pour résumer grossièrement). La baleine thébaïde est un roman plein d’humour, qui repose avant tout sur une galerie de personnages mémorables, auxquels l’auteur accorde la plus grande attention. Embarqué sur l’Hirundo à la recherche d’une baleine mutante (sic), le jeune Richeville, anti-héros naïf fraîchement diplômé de l’ESSEC, se retrouve entraîné dans une aventure aux multiples rebondissements. Il y sera question de voyages dans le temps, de faux seins, de crabes, de robots, de Pecho Chocolate (hi hi hi !), de la cave 27 de l’ENS… (mais où va-t-il chercher tout ça ???)D’une grande intelligence, l’oeuvre ne se résume cependant pas à quelques trouvailles délirantes, et aborde de nombreuses thématiques très actuelles (les manipulations génétiques, les hackers, les multinationales toutes puissantes, les combats écologiques etc…). Le texte fourmille d’informations rigoureusement exactes, empruntées à divers domaines, qui côtoient les inventions les plus farfelues. Ce mélange d’érudition et de malice est caractéristique du style de Pierre Raufast, qui signe un roman scientifique à l’intrigue ludique et très romanesque, qui plus est enveloppé d’une bonne dose d’humour noir. Et en plus, il y a des morts (désolée de vous l’annoncer aussi brutalement) !
Last but not least : le roman est truffé de clins d’oeil aux précédents livres de l’auteur. Vous apprendrez ainsi le pourquoi du comment des pluies diluviennes qui s’abattirent pendant plus d’une décennie sur Rambarane, assisterez à une partie de capateros, croiserez comme il se doit quelques rats-taupes, et pourrez même apercevoir Florin (ou l’un de ses émules ?) au détour d’un chemin. Fait marquant à signaler, vous y rencontrerez également… mon chat, qui fait une apparition furtive au détour d’une page. Merci Pierre !
Je dois toutefois admettre que, si j’apprécie pour ma part énormément ce genre de références et autres private jokes, il s’agit peut-être aussi de l’une des limites du livre : à force de s’auto-citer, Pierre Raufast risque de laisser quelques lecteurs sur le bord de la route (en même temps, c’est de leur faute, ils n’avaient qu’à lire la Fractale et la Variante !).
La baleine thébaïde demeure quoi qu’il en soit un excellent cru, qui vous procurera quelques heures de lecture-détente fort appréciables.
Un divertissement intelligent : du Pierre Raufast comme on l’aime !
Oh les clins d'oeil c'est le plus pour les fidèles, ça n'empêche pas de suivre le roman , non? Je constate que le pécho chocolate a fait ton bonheur.
Rhooooo c'te première phrase ! Le roman est déjà dans ma PAL, je n'ai plus qu'à. Mais après, il faudra beaucoup beaucoup patienter pour le prochain, alors je fais durer le plaisir.
Comme toi avant ta lecture, je ne sais pas de quoi il parle et je ne cherche pas à savoir. Je veux garder toute la surprise.
je vais sans doute le lire, histoire d'en savoir plus sur ma vie sexuelle débridée !:D
Oserais-je t'avouer que je n'avais pas réussi à entrer dans La variante chilienne ? Du coup, je ne suis pas très chaude pour celui-ci…
Un bonbon ce roman ! Il faut que j'en parle bientôt !
J'ai hâte de le lire…..
Encore jamais lu cet auteur il va falloir que je m'y mette !
Je n'ai pas encore lu cet auteur mais je note de commencer plutôt par l'un des deux autres, pour apprécier les clins d'oeil (j'adore quand les auteurs font ce genre de référence).