Titre français : Code 1879 (Les enquêtes du généalogiste)
Edité en français chez Babel Actes Sud
eBook Kindle, Penguin, 2008, 309 pages
La première phrase :
Detective Chief Inspector Grant Foster, stiff from lack of sleep, dragged his tall, weary frame from his brand-new Toyota Corolla, feeling the familiar ache of being hauled from his bed in the middle of the night.
L’histoire :
L’inspecteur Grant Foster et le sergent Heather Jenkins, de Scotland Yard, enquêtent sur le meurtre d’un homme d’une trentaine d’années, dont le cadavre amputé des deux mains vient d’être retrouvé dans le cimetière d’une église de Notting Hill. L’autopsie révèle la présence d’énigmatiques inscriptions, gravées post-mortem à même la chair de la victime. 1A137… Ne s’agirait-il pas de la référence d’un acte de naissance, de mariage ou de décès ? C’est en tout cas l’intuition de Heather, qui semble posséder quelque expérience en la matière. La police s’attache alors les services de Nigel Barnes, historien reconverti dans la généalogie ; ce dernier entreprend de fouiller les archives, et finit par dénicher de précieuses informations. Ses recherches font en effet émerger le souvenir d’une sordide affaire de meurtres en série, perpétrés dans les environs de Kensington et Notting Hill en 1879. Quel est donc le lien entre la mort d’Albert Beck à l’époque victorienne et celle de l’inconnu du cimetière ?
L’opinion de Miss Léo :
Il était une fois un roman policier très prometteur, qui végétait dans ma PAL depuis… presque deux ans ? Le malheureux aurait pu y rester enfoui encore bien longtemps, n’eût été le coup de pouce inopiné de notre amie Lou, laquelle fut décidément bien inspirée le jour où elle nous proposa de découvrir en lecture commune le Code 1879 de Dan Waddell.Je recommande ce titre aux amateurs de romans policiers bien ficelés, qui seront comblés par une intrigue originale et rondement menée, centrée sur le travail des enquêteurs plutôt que sur les agissements du tueur et de ses victimes. Partant d’un postulat somme toute assez improbable (des innocents sont massacrés pour venger un crime commis plus de cent ans auparavant), l’auteur parvient néanmoins à tisser un récit convaincant et bien documenté, et entretient jusqu’au bout le suspense, distillant ça et là quelques indices susceptibles de guider le lecteur vers la résolution du mystère.
J’ai trouvé fascinants les passages consacrés aux recherches entreprises par le généalogiste Nigel Barnes, personnage par ailleurs très attachant (quoique un peu cliché). Ce dernier explore méticuleusement les registres et archives municipales, espérant ainsi établir un lien entre les meurtres de 1879 et ceux de l’enquête en cours. Il épluche avec acharnement les journaux parus à l’époque du drame, et son érudition nous vaut quelques remarques intéressantes, concernant par exemple l’origine de certains patronymes. Nigel voit dans la généalogie l’opportunité de s’intéresser au mode de vie de nos ancêtres, êtres de chair et de sang, là où d’autres se contentent d’exhiber fièrement une succession de noms sur un arbre imposant. Son enthousiasme est communicatif, et donne franchement envie de s’intéresser de plus près à cette discipline !
Le déroulement de l’enquête est décrit dans ses moindres détails, avec juste ce qu’il faut de violence et de détails sordides. Tout cela est évidemment très sombre, compte-tenu des thèmes abordés, mais les relations entre les enquêteurs apportent un zeste d’humour bienvenu au récit (l’un des personnages n’hésite pas à qualifier la généalogie de “loisir de vieux”, ce qui démontre un certain recul de la part de l’auteur). Le travail des policiers se révèle laborieux, répétitif et fastidieux : il faut examiner les indices, faire du porte à porte dans un immeuble de x étages pour y dénicher une possible future scène de crime, se rendre constamment à la morgue pour y rencontrer le légiste, rentrer chez soi au milieu de la nuit pour être appelé quelques heures plus tard sur un nouveau meurtre… Rien de glamour dans tout ça, mais ce côté réaliste apporte beaucoup au roman. L’inspecteur principal Grant Foster traîne derrière lui quelques casseroles, mais se révèle moins tourmenté que ses homologues scandinaves ou islandais, même s’il lui arrive parfois de s’offrir un petit remontant ! La sympathique sergent(e) Heather Jenkins me semblait quant à elle plutôt prometteuse en début d’ouvrage ; hélas, la seule femme de l’équipe est largement sous-exploitée par l’auteur, et n’apporte finalement pas grand chose à l’intrigue. Dommage…La jubilation ressentie à la lecture de ce subtil page-turner provient également du fait que l’on y traverse plusieurs quartiers de la capitale anglaise, essentiellement localisés dans l’ouest londonien. Il est d’ailleurs intéressant de découvrir la description des mêmes lieux au XIXème siècle et à l’époque contemporaine ! Le Londres victorien est évoqué par le biais d’articles de journaux et de comptes-rendus officiels de l’affaire de 1879, qui témoignent des moeurs et des (dures) conditions de vie de l’époque.
Vous l’aurez compris, j’ai été séduite par ce premier roman, que j’ai trouvé captivant, et dont j’ai eu le plus grand mal à m’extirper. On peut cependant regretter que les dernières péripéties et le dénouement ne soient pas tout à fait à la hauteur du reste de l’ouvrage : la fin m’a semblé totalement tirée par les cheveux, et le rôle joué par Foster ne m’a absolument pas convaincue. Je suis également déçue par le titre français, nettement moins subtil que l’original. Et puis bon, Les enquêtes du généalogiste, c’est tout de même un peu niais, non ?? On croirait un épisode des Soeurs Parker de Caroline Quine !!
Que dire de la couverture ? Là encore, l’illustration anglaise me paraît bien plus pertinente, puisqu’elle montre le généalogiste dominé par de monstrueuses étagères d’archives. Quant à l’édition française… Sérieusement, que vient faire Big Ben dans cette histoire (si ce n’est informer le public français que l’intrigue se déroule à Londres) ???
J’ai trouvé fascinants les passages consacrés aux recherches entreprises par le généalogiste Nigel Barnes, personnage par ailleurs très attachant (quoique un peu cliché). Ce dernier explore méticuleusement les registres et archives municipales, espérant ainsi établir un lien entre les meurtres de 1879 et ceux de l’enquête en cours. Il épluche avec acharnement les journaux parus à l’époque du drame, et son érudition nous vaut quelques remarques intéressantes, concernant par exemple l’origine de certains patronymes. Nigel voit dans la généalogie l’opportunité de s’intéresser au mode de vie de nos ancêtres, êtres de chair et de sang, là où d’autres se contentent d’exhiber fièrement une succession de noms sur un arbre imposant. Son enthousiasme est communicatif, et donne franchement envie de s’intéresser de plus près à cette discipline !
Le déroulement de l’enquête est décrit dans ses moindres détails, avec juste ce qu’il faut de violence et de détails sordides. Tout cela est évidemment très sombre, compte-tenu des thèmes abordés, mais les relations entre les enquêteurs apportent un zeste d’humour bienvenu au récit (l’un des personnages n’hésite pas à qualifier la généalogie de “loisir de vieux”, ce qui démontre un certain recul de la part de l’auteur). Le travail des policiers se révèle laborieux, répétitif et fastidieux : il faut examiner les indices, faire du porte à porte dans un immeuble de x étages pour y dénicher une possible future scène de crime, se rendre constamment à la morgue pour y rencontrer le légiste, rentrer chez soi au milieu de la nuit pour être appelé quelques heures plus tard sur un nouveau meurtre… Rien de glamour dans tout ça, mais ce côté réaliste apporte beaucoup au roman. L’inspecteur principal Grant Foster traîne derrière lui quelques casseroles, mais se révèle moins tourmenté que ses homologues scandinaves ou islandais, même s’il lui arrive parfois de s’offrir un petit remontant ! La sympathique sergent(e) Heather Jenkins me semblait quant à elle plutôt prometteuse en début d’ouvrage ; hélas, la seule femme de l’équipe est largement sous-exploitée par l’auteur, et n’apporte finalement pas grand chose à l’intrigue. Dommage…La jubilation ressentie à la lecture de ce subtil page-turner provient également du fait que l’on y traverse plusieurs quartiers de la capitale anglaise, essentiellement localisés dans l’ouest londonien. Il est d’ailleurs intéressant de découvrir la description des mêmes lieux au XIXème siècle et à l’époque contemporaine ! Le Londres victorien est évoqué par le biais d’articles de journaux et de comptes-rendus officiels de l’affaire de 1879, qui témoignent des moeurs et des (dures) conditions de vie de l’époque.
Vous l’aurez compris, j’ai été séduite par ce premier roman, que j’ai trouvé captivant, et dont j’ai eu le plus grand mal à m’extirper. On peut cependant regretter que les dernières péripéties et le dénouement ne soient pas tout à fait à la hauteur du reste de l’ouvrage : la fin m’a semblé totalement tirée par les cheveux, et le rôle joué par Foster ne m’a absolument pas convaincue. Je suis également déçue par le titre français, nettement moins subtil que l’original. Et puis bon, Les enquêtes du généalogiste, c’est tout de même un peu niais, non ?? On croirait un épisode des Soeurs Parker de Caroline Quine !!
Que dire de la couverture ? Là encore, l’illustration anglaise me paraît bien plus pertinente, puisqu’elle montre le généalogiste dominé par de monstrueuses étagères d’archives. Quant à l’édition française… Sérieusement, que vient faire Big Ben dans cette histoire (si ce n’est informer le public français que l’intrigue se déroule à Londres) ???
Bon, j’arrête de râler, car ces récriminations ne sont que broutilles en comparaison du plaisir réel que m’a procuré la lecture de ce premier tome. J’ai hâte de découvrir la suite, dont ma copine Shelbylee m’a assuré qu’elle était aussi réussie et distrayante que la première enquête. Je suis ravie de l’apprendre, car je nourrissais quelques doutes quant à la capacité de l’auteur à se renouveler dans un deuxième opus !
Un roman policier original et habilement construit. Très divertissant.
Un roman policier original et habilement construit. Très divertissant.
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Nouvelle participation au Challenge British Mysteries, organisé par Lou et Hilde.
Je retrouve les mêmes défauts que j'avais soulevés : la fin un peu ridicule avec Grant, le rôle de potiche d'Heather (qui ne s'arrange pas dans le 2 d'ailleurs, je ne me souvenais d'ailleurs plus qui c'était…) et tout un tas de points communs. Il y a juste la couverture que je n'avais pas critiquée :p Je retourne à l'écriture de mon billet !
Une belle découverte et un très bon moment de lecture pour moi aussi.
Tout le monde est enthousiaste sur ce polar bien ficelé. Je n'irai pas jusqu'à dire que la fin est ridicule mais juste que la coïncidence est tirée par les cheveux. En revanche, j'aime beaucoup la couverture française…il est vrai également que je suis totalement de fan de Big Ben ! Ceci explique cela … 😉
Nos avis se rejoignent beaucoup, nous avons aimé ce roman pour les mêmes raisons. J'ai notamment adoré suivre le travail minutieux de Nigel Barnes et me promener à Londres au XIXe puis aujourd'hui dans les mêmes lieux. J'aime bien la couverture française mais je suis d'accord sur le fond, ça n'a rien à faire là si ce n'est sans doute qu'on suppose qu'une image de Notting Hill n'aurait sans doute pas permis au Français moyen de situer l'action à Londres 🙂 J'ai trouvé le tout convaincant et ce n'était pas gagné… et malgré l'accélération du rythme à la fin j'ai été bon public et accepté le dénouement tel quel. Je suis curieuse de découvrir le 2e tome avec une nouvelle LC, c'est très chouette de lire tous vos billets !
Ce roman est le suivant dorment sur une de mes étagères. Il va peut-être falloir que les en sorte…
les Français ont toujours l'art et la manière de changer les titres et illustrations à leur sauce, pour le meilleur et pour le pire ! j'avoue en effet que l'exemple anglais est plus parlant !
pour le final, je ne sais pas, tiré par les cheveux oui, mais je ne me suis pas dit "pouarf c'est trop gros !" bizarrement, au vue de ce que le meurtrier était capable de faire avant !
Couverture différente ! Je viens de dire à Lou que je noté…
PS : non ce n'est pas trop lumineux à mon goût.
Finalement, tu as bien fait de l'en sortir !
Encore un qui dort dans ma PAL. C'est bizarre comme les couvertures anglaises et américaines sont toujours mieux choisies. Y-a-t-il une volonté des éditions françaises de faire des éditions moches, trop sobres ou à côté de la plaque ?
Je l'ai terminé et j'ai adoré !
J'ai beaucoup aimé ce roman mais le deuxième tome m'a malheureusement paru moins bien ficelé.