Les 39 Marches (Alfred Hitchcock) : du film à la pièce

 

J’ai eu la chance de voir la semaine dernière au Théâtre la Bruyère une adaptation très réussie d’un film d’Alfred Hitchcock de 1935, “Les 39 Marches”, petit joyau anglais du film d’espionnage, lui-même adapté d’un roman de John Buchan. Apparemment, le spectacle est un succès et joue les prolongations, mais il se trouve que je n’en avais pas entendu parler avant de tomber dessus par hasard, ce qui explique pourquoi je n’y étais pas allée plus tôt (grande fan et spécialiste pathologique d’Hitchcock que je suis).
 
La pièce donne un aperçu assez fidèle du film, dont elle reprend la chronologie, dans une version totalement loufoque et irrésistible.  Les quatre comédiens dirigés par Eric Métayer sont excellents. La mise en scène regorge de trouvailles géniales, souvent drôles, ainsi que d’effets spéciaux sortis de nulle part qui donnent à la pièce un charme désuet. L’action est menée à un rythme trépidant, avec un sens du burlesque et de l’absurde qui n’est pas sans rappeler les Monty Python. Le spectateur réjoui en prend plein les yeux pendant deux heures, et se délecte de cet univers sooo british (l’action se déroule à Londres et en Ecosse).

 

 

Je vous recommande vivement d’y aller si vous en avez l’occasion. J’ignore si une tournée est prévue, mais je sais que le spectacle se joue en ce moment à Bruxelles avec une autre distribution (les comédiens n’ayant pas encore développé le don d’ubiquité).
 
Bien sûr, je n’ai pas pu résister au plaisir de revoir l’original, que j’ai une nouvelle fois regardé avec délectation.

 

 
L’histoire en six lignes :

Nous suivons les tribulations de Richard Hannay, citoyen canadien accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, traqué jusqu’en Ecosse par la police, ainsi que par une mystérieuse organisation secrète qu’il cherche à localiser, les fameuses 39 Marches…

 
 
Ce qu’en dit Miss Léo :
 

J’aime beaucoup les Hitchcock période anglaise. Malgré toute l'(immense) affectation que je porte à des films comme “Fenêtre sur Cour”, “Vertigo” ou  “Les Enchaînés”, qui sont de purs chefs d’oeuvre, comment ne pas craquer devant le charme et l’humour inégalables de ces joyaux que sont “Une Femme disparaît”, “Jeune et innocent” et, donc, “Les 39 Marches” ?

 

Les 39 Marches reprend le concept du McGuffin, cher à Hitchcock et exploité dans la plupart de ses films. L’intrigue d’espionnage n’est qu’un prétexte, et on se fiche éperdument de savoir qui sont ces mystérieux espions, et ce qu’ils cherchent à dérober. Ce qui compte, c’est la traque elle-même, le périple de l’homme innocent dont l’unique tort a été de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. On se délecte de ses rencontres avec des personnages variés, et on s’inquiète de la façon dont il va pouvoir se sortir du guêpier dans lequel il s’est fourré. La vraisemblance de l’histoire est ainsi souvent sacrifiée au profit de l’émotion. Pour ne rien gâcher, l’image noir et blanc est superbe, la mise en scène brillante, traduisant parfaitement les menaces qui planent sur Richard Hannay, et les acteurs parfaitement à leur place.

 

Je ne saurais que trop vous conseiller de vous le procurer si vous ne l’avez jamais vu !

 

 
 
Pour prolonger le plaisir :
 
Films
Jeune et Innocent (Young and Innocent) – 1937
Une femme disparait (The Lady Vanishes) – 1938
L’Ombre d’un Doute (Shadow of a Doubt) – 1943
Les Enchaînés (Notorious) – 1946
Fenêtre sur Cour (Rear Window) – 1954
 
Livre
Hitchcock-Truffaut (Entretiens) ———–> Ma Bible !!!!!  🙂
 

 

6 thoughts on “Les 39 Marches (Alfred Hitchcock) : du film à la pièce

  1. Ma chère Miss Léo, prépare-toi pour le 15 mars car je lance avec Sabbio un challenge Hitchcock ! Je suis accro à Hitch depuis mon adolescence et je ne me lasse jamais de voir ses films. J'aime beaucoup la période anglais et notamment les "39 marches" dont j'avais vu l'adaptation théâtrale. J'avais passé un excellent moment, c'est tout simplement génial. Pour mon futur challenge, je viens d'emprunter le livre de Buchan à ma bibliothèque, je vais donc me faire un plaisir de le revoir !

  2. Je ne m'en lasse pas ! J'ai vu récemment l'ombre d'un doute et j'étais suspendu à l'intrigue… Vertigo aussi m'a fortement impressionnée !

  3. C'est amusant car jusqu'à la fin je doutais alors que les doutes s'accumulaient… très bien fait ! As-tu vu récemment les oiseaux ? Je n'en garde pas un souvenir inoubliable….

    1. Je n'ai vu les Oiseaux qu'une seule fois, il y a une bonne quinzaine d'années. Très honnêtement, je n'en garde pas non plus un souvenir impérissable, bien que le film comporte certaines scènes brillamment réalisées (comme le regroupement des oiseux à la sortie de l'école). Je n'aime pas Tippi Hedren. Ceci explique peut-être pourquoi j'ai autant de mal à m'intéresser au sort des personnages.

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