Rien n’est noir – Claire Berest


Stock, collection La bleue, 2019, 250 pages

Livre lu dans le cadre du Prix Elle 2020.

La première phrase :

Elle ne voit que lui, sans même avoir à le regarder.


L’histoire :

Vie et mort de Frida Kahlo, de son grave accident de bus à sa lente agonie, en passant par sa liaison passionnelle et mouvementée avec le peintre Diego Rivera.


L’opinion de Miss Léo :


Si le roman ne m’a pas déplu, je serai toutefois moins dithyrambique que beaucoup de mes co-jurées du Prix Elle, malgré toute la sympathie que je porte à Claire Berest.

Frida n’est pas un personnage qui me fascine, Diego encore moins. Je connaissais mal son histoire, que j’ai donc redécouverte avec un certain plaisir, mais je n’ai ressenti aucune émotion particulière, malgré la fougue et la sensibilité de l’écriture de Claire Berest. Rien n’est noir n’est ni plus ni moins qu’une biographie romancée, maquillée en histoire d’amour sans grand intérêt. Les faits m’ont davantage captivée que les sentiments des personnages, pourtant au coeur d’un roman que j’ai trouvé un poil sur-écrit, souffrant parfois d’un excès de lyrisme. La mécanique tourne à vide, à l’image des titres “colorés” des chapitres, qui présentent peu d’intérêt d’un point de vue narratif, et s’apparentent surtout à une coquetterie un brin artificielle de l’auteur. On peut par ailleurs regretter qu’il soit finalement peu question de la peinture de Frida Kahlo dans le roman (j’aurais souhaité voir davantage creuser cet aspect-là). L’auteur évoque trop brièvement la dimension cathartique de l’art, essentielle compte-tenu des souffrances physiques et morales endurées par l’artiste-peintre tout au long de sa vie d’adulte.

Malgré ces bémols, Rien n’est noir n’en demeure pas moins un beau portrait de femme, brossé avec un certain panache par une Claire Berest impressionniste. La romancière connaît son sujet sur le bout des doigts, et en parle avec une passion communicative. Ce fut une lecture plaisante dans les grandes lignes, mais je ne comprends pas l’avalanche de “5 étoiles” accordées au livre par de nombreux critiques amateurs et professionnels : le thème n’est pas des plus originaux, et je l’aurai probablement oublié dans trois mois.

Pour finir, suis-je la seule à trouver cette couverture hideuse ?? On croirait un mauvais soap-opera…




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