La grande course de Flanagan – Tom McNab


Titre original : Flanagan’s Run
Traduction (écossais) : Jacques Polanis
Editions Autrement,1982, 635 pages

La première phrase :

Hugh McPhail laissa tomber son pantalon, le fourra dans son sac à dos et se remit à courir.


L’histoire :

Un grand écossais débraillé arrive en courant à Los Angeles, devant un hôtel en pleine effervescence. C’est là que sera donné le départ de la Trans-America, course phénoménale organisée à travers les États-Unis par le fantasque Charles C. Flanagan. 5063 km en courant, à raison de 80 km par jour. Un défi insensé, que relèvent pourtant près de deux mille participants. Combien seront-ils à l’arrivée ? Vous le saurez en lisant ce roman éminemment sympathique, dont le sujet original n’est pas le moindre atout.


L’opinion de Miss Léo :


Pour commencer, je dois vous faire un aveu : je n’avais jamais entendu parler de ce livre pourtant “culte” avant l’été dernier. On me l’a chaudement recommandé, c’est pourquoi je suis aujourd’hui en mesure de vous en parler.

Le premier chapitre annonce la couleur, et donne le ton du roman. Les participants de la course affluent à Los Angeles. Les journalistes se précipitent au téléphone, pour communiquer les dernières nouvelles à leurs rédacteurs en chefs, tandis que les organisateurs peaufinent les ultimes préparatifs. Les premières pages se déroulent sur un rythme trépidant : le lecteur se retrouve propulsé dans un film de Hawks ou Capra, et ne sait plus où donner de la tête (autant dire que j’ai adoré cette savoureuse entrée en matière).

Tom McNab crée une belle galerie de personnages issus d’horizons très divers, tous attachants à leur manière, que l’on apprend à connaître par le biais de nombreux flash-backs. On prend plaisir à les suivre dans cette histoire un peu folle, dont le contexte historique se révèle vite passionnant. La Trans-America se déroule en effet sur fond de Grande Dépression. Il sera donc question de crise économique, de communisme, de Prohibition, de Bootleggers, de syndicats du crime ou de marathons de danse, mais aussi de journalisme, de cinéma et de combats de boxe. Les coureurs connaîtront bien des (més)aventures durant leur looonngue traversée des États Unis (dont on prend plaisir à découvrir les paysages contrastés, du désert du Nevada aux sommets enneigés des Rocheuses).

J’ai trouvé très intéressants les chapitres consacrés à l’organisation de la course en elle-même, dont le financement vaudra quelques sueurs froides à ce coquin de Flanagan. D’abord présentée comme une vaste mascarade indécente en ces temps de crise, la Trans-America acquiert peu à peu ses lettres de noblesse, au fur et à mesure que sont révélées les qualités humaines de ses participants.

Par ailleurs, j’ai adoré l’aspect technique et sportif de l’intrigue. Je cours régulièrement, généralement sur 10 km, aussi ai-je parfaitement conscience de ce que peuvent représenter de telles distances, en terme d’efforts, de rythme cardiaque, de sollicitation physique et de dépassement de soi. Tom McNab, qui a lui-même été athlète et coach sportif, avant d’intervenir sur le tournage des Chariots de Feu en tant que conseiller technique, a parfaitement réussi les scènes de course d’un récit qui véhicule par ailleurs de belles valeurs d’entraide.

Tout n’est certes pas parfait dans le livre. Le dénouement est assez convenu, et j’ai ressenti un peu de lassitude dans le dernier quart (il y a quelques longueurs, et la structure du récit est un poil répétitive). Ce ne sera donc pas un coup de coeur pour moi, mais La grande course de Flanagan n’en restera pas moins une lecture plaisante et extrêmement sympathique : j’en garderai un bon souvenir, et je n’hésiterai pas à le recommander autour de moi.





3 thoughts on “La grande course de Flanagan – Tom McNab

    1. Pas trop en ce moment, mais effectivement, c’est une distance sur laquelle je suis à l’aise. En revanche, je n’ai aucune envie de courir davantage. 😉

  1. Je n’avais jamais entendu parler de ce livre non plus avant de le voir sur le groupe des pavés. Ton avis m’interpelle mais en même temps, je crains de ne pas être intéressée par les passages sur la course, que personnellement je ne pratique pas.

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