Notre part de cruauté – Araminta Hall


Titre original : Our Kind of Cruelty
Traduction (irlandais) : Paul Benita
Préludes, 2019, 448 pages

Livre lu dans le cadre du Prix Elle 2020.

La première phrase :

Les règles du Jeu étaient très simples.


La quatrième de couverture :

Traumatisé par une enfance difficile, Mike Hayes menait toutefois une brillante carrière de trader, jusqu’au jour où il a fait la connaissance de Verity Metcalf. La jeune femme lui a tout appris de l’amour, et Mike a consacré sa vie à la rendre heureuse. Il s’est même sculpté le physique que Verity considère comme idéal. Il sait qu’ensemble ils connaîtront le bonheur. Peu importe si elle ne répond pas à ses mails ou à ses appels. Peu importe qu’elle se marie avec Angus. C’est le Jeu qui continue, avec ses nouvelles règles.


L’opinion de Miss Léo :


Vite lu, vite oublié. Araminta Hall signe un roman sans relief, qui ne révolutionnera assurément pas le genre du thriller psychologique. Construit sur le principe d’un témoignage a posteriori, l’ouvrage se lit sans passion, et si l’idée de départ pouvait sembler plutôt bonne (adopter le point de vue d’un psychopathe en plein déni, obnubilé par son « amour » pour la femme de sa vie), le traitement qui en est fait manque cruellement de subtilité et de profondeur.

Soyons honnêtes : il n’y a strictement aucune ambiguïté dans ce récit maladroit. À aucun moment on ne doute des motivations des uns et des autres, et le suspense n’est pas vraiment au rendez-vous. On ressent sporadiquement une certaine sympathie pour Verity, empêtrée dans la toile d’un incurable prédateur, mais il est bien difficile de lui accorder autre chose qu’un pâle intérêt, dans la mesure où la jeune femme se révèle par ailleurs assez puante. Les relations qu’entretient Mike avec sa famille d’accueil ou ses collègues de travail sont abordées de façon plus convaincante, mais les personnages n’en demeurent pas moins caricaturaux, et aucun d’entre eux ne suscite de réelle empathie. Ajoutez à cela une absence totale de contexte social, ainsi qu’une écriture bien terne et souvent redondante, et vous obtiendrez un roman bancal et mal fichu, plombé par de trop nombreuses lourdeurs narratives.

Si la première moitié reste malgré tout divertissante (on prend même un certain plaisir à voir le narrateur s’enferrer dans sa vision déformée de la réalité), le roman perd tout intérêt dans sa seconde partie, consacrée au procès des deux principaux protagonistes. Que dire de la postface, ridicule et totalement à côté de la plaque ? La romancière a le culot de qualifier d’histoire d’amour une relation malsaine et déséquilibrée, alors que le livre décrit clairement une situation de harcèlement. Aucun des objectifs annoncés n’est atteint, tant les problèmes évoqués le sont de façon superficielle. Il est regrettable que le livre s’achève sur cette fausse note…

Pour résumer : une lecture bien fade, dont on peut aisément se dispenser…



2 thoughts on “Notre part de cruauté – Araminta Hall

  1. Malheureusement, je vais bien être obligée de le lire…décidément tu n’as pas été gâtée par la sélection de novembre.

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