Une dernière chance pour Rebus – Ian Rankin

Titre original : Resurrection Men
Le Livre de Poche, 2002, 727 pages

 
L’histoire :

Sale temps pour l’inspecteur Rebus… Après avoir lancé un mug de thé à la tête de sa supérieure hiérarchique, la superintendante Gill Templer, le voici contraint de suivre un stage de réinsertion pour policiers insoumis à l’Académie de Police de Tulliallan. John Rebus se retrouve alors à enquêter sur le meurtre non élucidé d’un petit voyou de Glasgow, en compagnie de cinq autres officiers en disgrâce. Coïncidence troublante : Rebus a déjà travaillé quelques années auparavant sur ce même dossier, tout comme l’inspecteur Francis Gray, l’un des membres de l’équipe ainsi constituée. Quelqu’un n’essayerait-il pas de le piéger ? Pendant que Rebus s’interroge, sa collègue et amie Siobhan Clarke, désormais sergent, enquête sur l’assassinat d’Edward Marber, un galeriste d’Edimbourg. Le mystère s’épaissit, à mesure que se dessine la probable existence d’un lien entre les deux affaires.

 

L’opinion de Miss Léo :
 
Voici une série policière comme je les aime, proposant des intrigues généralement touffues et ramifiées, et abordant des sujets de société divers. J’en avais déjà lu trois avant d’aborder ce nouvel opus, et j’avais hâte de retrouver l’univers et les personnages créés par Ian Rankin. Mon seul regret : ne pas avoir commencé par le début de la série. Je DETESTE lire les séries dans le désordre ! Il se trouve que l’on m’a prêté plusieurs Rebus, qui n’étaient pas les premiers dans l’ordre chronologique. J’aurais dû patienter… Mais je les ai lus quand même, parce que je n’ai aucune volonté. Bon, pour être honnête, cela n’est pas vraiment gênant. C’est surtout pour le principe !!

 

Celui-ci n’est pas le meilleur Rebus, mais il n’en reste pas moins agréable à lire, si l’on excepte les 150 premières pages. Le début est assez déroutant, et l’intrigue peine à démarrer. Heureusement, un premier rebondissement (de taille) donne un nouveau souffle à l’histoire, et le lecteur se retrouve alors en terrain familier. Le reste se lit vraiment très rapidement (je n’aurai finalement mis que quelques heures pour dévorer ce gros livre de plus de 700 pages).

 

L’intrigue en elle-même est assez complexe, difficile à résumer en quelques lignes. Autour du couple d’enquêteurs gravitent une ribambelle d’individus louches et peu recommandables, dans une enquête au cours de laquelle se croiseront flics ripoux, dealers, escrocs, gangsters et autres prostituées. Rien de très original, mais cela n’en est pas déplaisant pour autant.L’atout principal de la série réside évidemment dans le personnage de John Rebus. Comment ne pas craquer pour ce policier solitaire et cynique, dont la vie sentimentale cahotique le porte à boire plus que de raison ? J’ai trouvé très amusantes les scènes où notre héros bien-aimé fait la tournée des pubs d’Edimbourg en compagnie de sa bande de flics en réinsertion. Malgré ses faiblesses, Rebus est aussi et surtout un inspecteur compétent, qui s’investit à cent pour cent dans ses enquêtes, tout en affichant un certain mépris pour sa hiérarchie. S’il peut parfois se montrer violent, il n’en demeure pas moins attachant, et analyse sa propre situation avec humour et ironie. Ni tout blanc ni tout noir, il sera parfois obligé de faire des compromis, voire de pactiser avec l’ennemi (en l’occurrence un célèbre caïd sans scrupules, régnant sans partage sur la côte est écossaise), sans pour autant basculer du côté obscur de la Force.
 
J’aime aussi beaucoup le personnage de Siobhan (prononcer Shivawn), qui s’affirme progressivement d’un épisode à l’autre. Siobhan est une jeune fliquette extrêmement sympathique (bien qu’un peu abrupte), ambitieuse et compétente, qui marche fièrement dans les traces de son mentor John Rebus. Elle n’hésite pas à désobéir à ses supérieurs lorsqu’elle estime que cela pourrait se révéler utile à l’enquête. Sa vie sentimentale est évidemment une catastrophe (inutile de le préciser).
 
Ce qui m’a le plus manqué dans cette enquête, ce sont les belles descriptions d’Edimbourg, auxquelles Ian Rankin nous avait pourtant habitués. Il n’y en a curieusement pas (ou très peu) dans ce roman, qui nous propose également un petit détour par Glasgow. J’ai regretté de ne pas avoir droit à ma traditionnelle petite promenade dans les ruelles et les quartiers pittoresques de la capitale écossaise. Quelle frustration !

 

La recette demeure efficace, mais j’ai trouvé ce roman moins abouti que les précédents. Je n’en demeurerai pas moins fidèle à Ian “John” Rankin ” Rebus.

 

Une série à découvrir, en commençant par le début !

 

 
 

J’ai emprunté le (joli) logo à Cryssilda et Mélodie.

 

Les John Rebus :Knots and Crosses (L’étrangleur d’Édimbourg)
Hide and Seek (Le fond de l’enfer)
Tooth and Nail (Rebus et le loup-garou de Londres)
Strip Jack (Piège pour un élu)
The Black Book (Le carnet noir)
Mortal Causes (Causes mortelles)
Let it Bleed (Ainsi saigne-t-il)
Black and Blue (L’ombre du tueur)
The Hanging Garden (Le jardin des pendus)
Dead Souls (La mort dans l’âme)
Set in Darkness (Du fond des ténèbres)
The Falls (La colline des chagrins)
Resurrection Men (Une dernière chance pour Rebus)
A Question of Blood (Cicatrices)
Fleshmarket Close (Fleshmarket Close)
The Naming of the Dead (L’appel des morts)
Exit Music (Exit Music)

 

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Livre lu dans la dernière semaine du concours S.T.A.R., comptant également pour le challenge God Save the Livre d’Antoni et le Défi Voisins Voisines d’Anne.
 

 

 

 

12 thoughts on “Une dernière chance pour Rebus – Ian Rankin

    1. C'est ce que j'aime bien dans ces séries policières : on a toujours plaisir à retrouver les personnages et l'univers qui nous sont familiers.

  1. Encore plus envie de le découvrir après ce billet. Ca tombe bien, le premier devrait arriver chez moi la semaine prochaine 🙂

  2. J'en ai lu deux et ça m'a suffit ! En fait, je trouve les intrigues similaires, Le pays est peu évoqué et décrit, et rebus ne change pas d'un iota d'une enquête à l'autre…

    1. Je comprends qu'on puisse se lasser. Il est vrai que les intrigues sont parfois assez proches, mais cela ne m'a pas gênée. J'ai tout de même l'impression que la série est assez inégale : nous n'avons pas dû lire les même tomes, puisque je les ai pris dans le désordre !

  3. Et si j'ose dire que je n'ai lu aucun John Rebus…comment vais-je être reçu….heureusement que mon surnom c'est Darcy Austen

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