Titre original : Ten Little Herrings (2009)
Traduction (anglais) : Elodie Leplat
Sonatine Editions, 2013, 279 pages
La première phrase :
La seule chose qui clochait au sujet de ma conversation avec Ethelred, c’était qu’il était mort depuis près d’un an.
L’histoire :
Quelle n’est pas la surprise d’Elsie Thirkettle, redoutable agent littéraire et choco-addict incurable, lorsqu’elle reçoit un appel inattendu de son auteur phare, Ethelred Tressider, disparu corps et âme depuis plusieurs mois. Quelques heures d’Eurostar et de TER plus tard, la voici qui débarque à Chaubord, dans le petit hôtel miteux des bords de Loire où Ethelred a établi ses quartiers. Fermement décidée à ramener sa “créature” à Londres, Elsie doit cependant se résoudre à faire contre mauvaise fortune bon coeur lorsque l’ensemble des occupants de l’établissement se voient assignés à résidence par la police, après qu’un client de l’hôtel a été poignardé dans sa chambre pendant la nuit. Une aubaine pour Elsie, qui voit là l’occasion d’exercer ses talents de détective amateur !
L’opinion de Miss Léo :
Comme l’indique le titre à rallonge, Homicides multiples dans un hôtel miteux des bords de Loire est la suite d’Etrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage, petit bijou d’humour absurde et décalé découvert au mois de juin dernier. Autant dire que je me suis jetée avec avidité sur ce deuxième tome lorsque j’ai vu qu’il était disponible à la bibliothèque !
Ce nouvel opus se positionne d’emblée dans la même veine que le précédent. On y retrouve les mêmes personnages, et les premiers chapitres sont totalement irrésistibles. C’est drôle, pétillant, et il faudrait être un bien triste larron pour ne pas succomber à ce savoureux festival d’énormités, assénées avec le plus grand sérieux par une Elsie au franc-parler redoutable. J’ai souri à de multiples reprises, mais il est vrai que je demeure très cliente de ce type d’humour désopilant, que certains trouveront peut-être un poil trop insistant…
L’intrigue policière en elle-même n’est pas d’une très grande originalité, et l’intérêt de ce texte réside bel et bien dans la narration elle-même, celle-ci alternant les points de vue d’Elsie et Ethelred, impliqués malgré eux dans un drame qui les dépasse. Comme dans le premier tome, j’ai beaucoup aimé les apartés sur le travail d’écrivain, à prendre au dix-huitième degré, ainsi que la réjouissante mise en abyme qui sous-tend l’ensemble du récit. Les recettes appliquées par Ethelred dans ses polars se trouvent vérifiées, ou au contraire mises à mal dans le cadre de l’enquête en cours, et les efforts désespérés d’Elsie pour attirer l’attention sur ses talents fantasmés d’Hercule Poirot en herbe se révèlent bien dérisoires, pour ne pas dire ridicules !
Ethelred Tressider est légèrement en retrait dans cette nouvelle aventure, qui fait donc la part belle à Miss Thirkettle, inénarrable vieille fille frustrée et totalement accro au chocolat. Son manque de tact fait des ravages (de drôlerie), et l’on ne peut s’empêcher de ressentir un pointe d’affection pour ce personnage gonflé de certitudes, d’une bêtise et d’une suffisance savoureuses, dont toutes les tentatives pour occuper le devant de la scène échouent lamentablement. Ses échanges verbaux avec les policiers français valent leur pesant de cacahuètes ! Le lieu du crime est également un personnage à part entière, et l’on ne peut nier le potentiel comique de cet hôtel miteux aux papiers peints décollés (une image qui me fait toujours penser au Barton Fink des frères Coen), envahi par une horde de philatélistes réunis pour participer au Marché du Timbre. Le cadre est inhabituel, et contribue à renforcer ce délicieux sentiment de décalage absurde, qui fait tout le sel de la série.Après un début en fanfare, le récit s’assagit, et s’enlise quelque peu dans la deuxième partie. Ce deuxième roman a toutefois le mérite d’être suffisamment court pour que l’on n’ait pas le temps de s’ennuyer ! On s’amuse de voir L.C. Tyler jouer avec les codes du roman policier pour mieux les démonter, tout en instillant une pointe de mystère dans une intrigue par ailleurs assez plate, qui finit hélas par tourner en rond. Les derniers chapitres sont en revanche excellents, et l’auteur retrouve tout son mordant pour nous offrir un final plein d’ironie.
Je suis donc conquise par ce deuxième tome, tout comme je l’avais été par le premier (légèrement meilleur à mes yeux), et j’ai d’ores et déjà envie de lire la suite, qui devrait sortir très prochainement !
Drôle et distrayant. A lire pour le plaisir.
Je suis donc conquise par ce deuxième tome, tout comme je l’avais été par le premier (légèrement meilleur à mes yeux), et j’ai d’ores et déjà envie de lire la suite, qui devrait sortir très prochainement !
Drôle et distrayant. A lire pour le plaisir.
Je note pour une envie de détente, pour le plaisir, pour les titres longs, et pour Chaubord (Chambord n'est pas loin de chez moi…)
Décidément j'adore les titres de cet auteur ! Il faut que je me mette à les lire…
J'ai le premier tome, le titre m'avait attiré, il faut que je le lise au vue de ta critique
J'avais adoré l'histoire de la Fiat rouge. Je note donc la suite des aventures.
Je viens de m'offrir le premier !