Le port des marins perdus – Teresa Radice et Stefano Turconi

Glénat, Collection Treize étrange, 2016, 320 pages

 

La première phrase :
Hey, mon garçon ! Tu m’entends ? Réveille-toi, mon gars !

 

L’histoire :

 

Juillet 1807. Abel, un jeune garçon amnésique, est repêché au large du Siam par un vaisseau anglais. Le capitaine William Roberts le prend sous son aile et le ramène à Plymouth, où il le laisse aux bons soins des trois filles de son ami le capitaine Stevenson, porté disparu et accusé de trahison le jour même de l’arrivée d’Abel à bord de l’Explorer.

 

L’opinion de Miss Léo :

 

J’étais entrée dans la librairie en me jurant que non, cette fois, je n’achèterais rien (si vous admirez ma volonté, tapez 1 ; si vous me trouvez d’une touchante naïveté, tapez 2 ; si vous riez sous cape, tapez 3). C’était compter sans les pièges tendus par mes libraires, souvent de bon conseil : quand j’ai vu que ce roman graphique était recommandé par un membre de l’équipe, je n’ai pas pu faire autrement que de l’acheter. Franchement, vous auriez résisté à une si belle couverture, vous ?? Il se murmure en haut lieu que je serais ressortie de la librairie avec deux livres supplémentaires dans mon cabas, mais chut, c’est une autre histoire !Je n’ai pas eu à regretter cet instant de faiblesse, tant j’ai pris de plaisir à la lecture de cette merveilleuse bande dessinée italienne.
 

 
Premier atout (non des moindres) : les magnifiques illustrations au crayon à papier, limpides et tout en nuances (de gris). Les planches sont très détaillées, mais extrêmement lisibles, sans surcharge, et j’ai été séduite par la précision et la douceur du trait de Stefano Turconi. Les dessins en noir et blanc me rebutent parfois, mais je n’ai eu aucun mal à me plonger dans cet ouvrage : tout y est superbe, des bateaux minutieusement représentés aux expressions des visages, en passant par les paysages joliment esquissés. On imagine aisément le travail que cela représente, mais le résultat est en tout point remarquable.
 

 

 

La qualité des dessins ne me suffit généralement pas à apprécier une bande dessinée : encore faut-il que le scénario soit à la hauteur. Objectif atteint pour Teresa Radice, qui signe une histoire captivante, très romanesque et bien menée. Le port des marins perdus est un récit d’aventures en quatre actes, qui fait la part belle aux combats navals et aux vaisseaux de la Royal Navy, mais qui possède également une dimension plus contemplative et onirique, incarnée par la quête de vérité du jeune Abel et la destinée de la prostituée Rebecca. Les personnages sont attachants, et l’intrigue se révèle tout aussi passionnante lorsque l’action se déroule en mer que dans les scènes plus intimistes ayant lieu en Angleterre.

 

 

Les dialogues sont bien écrits, et font moult fois référence aux grands poètes anglais (William Wordsworth, Samuel Coleridge ou encore William Blake). Un petit regret cependant : les dix dernières pages m’ont paru un peu lourdes, un peu pompeuses, et auraient selon moi pu être abrégées. C’est mon seul bémol, et il ne remet absolument pas en question mon admiration pour le reste de l’ouvrage, qui m’a totalement convaincue.
Je n’ai pas envie d’épiloguer pendant trois cents ans. Lisez-le, vous ne serez pas déçus du voyage !

 

Une BD sublime. Coup de coeur !

 

3 thoughts on “Le port des marins perdus – Teresa Radice et Stefano Turconi

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