Dargaud, 2017, 176 pages
L’histoire :
Le Caire, 1977. David Niven et Peter Ustinov se remémorent leur participation à l’opération Copperhead.
Londres, 1943. Sur ordre de Winston Churchill, les deux comparses, tous deux membres de l’armée britannique, se chargent du recrutement et de la formation d’un comédien, Meyrick Edward Clifton James, auquel incombera la lourde tâche de jouer le rôle du général Montgomery, le but de la manoeuvre étant de tromper les allemands quant au lieu réel du Débarquement. Pendant ce temps, la vie continue dans la capitale anglaise, malgré les bombardements. Une séduisante et énigmatique jeune femme, Vera, rencontre un certain succès dans le cabaret où elle officie tous les soirs.
L’opinion de Miss Léo :
La bonne surprise BD de ce début d’année ! J’ai découvert cet album complètement par hasard, en cherchant des idées de cadeaux pour Noël. Difficile de résister à la promesse d’une histoire alliant deux de mes passions, à savoir le cinéma et le contre-espionnage britannique (j’ai travaillé pour le SOE dans une autre vie, bien avant d’embrasser la carrière de blogueuse littéraire).
L’album débute au Caire, sur le tournage de Death on the Nile. David Niven (la classe à Dallas !) et Peter Ustinov se remémorent avec tendresse leurs souvenirs d’anciens combattants. Flash-back. Nous voici transportés à Londres, à la veille de l’opération Copperhead. Quoique peu connue, cette manoeuvre de diversion du contre-espionnage britannique fut pourtant réellement mise en oeuvre dans le cadre de l’opération Fortitude. On découvre ici (dans une version très romancée) le rôle joué par les deux comparses dans l’organisation de la supercherie. Homme de théâtre, Ustinov rencontre la star montante de la MGM sur le tournage du film The Way Ahead ; le courant passe, et les deux comédiens se mettent en quête de la perle rare. C’est finalement Clifton James, obscur acteur shakespearien, qui se verra confier le rôle de sa vie (qu’il interprétera d’ailleurs brillamment, après avoir vécu moult péripéties).
L’opération Copperhead fait ici figure de McGuffin, et l’intérêt de l’histoire réside essentiellement dans la personnalité attachante des principaux protagonistes, dont l’auteur se moque parfois, avec la plus extrême bienveillance. Cette bande dessinée constitue avant tout un bel hommage un brin nostalgique au cinéma d’antan (eh oui ma bonne dame, c’était tellement mieux avant !).
Jean Harambat s’amuse avec la réalité historique, et signe un récit rythmé, plein d’humour et de fantaisie. Les dialogues pétillants et le découpage efficace rendent l’intrigue très agréable à suivre. Je suis pour ma part tombée sous le charme de ce savant mélange mélange d’espionnage, de romance et d’action, qui rappelle par certains côtés les Hitchcock des années 30, à la manière de l’inégalable The lady vanishes. Ajoutez à cela un soupçon de screwball comedy américaine, et vous obtiendrez un cocktail détonant, totalement MissLéo-complient.
Je n’étais pas très fan du dessin a priori, mais les planches se révèlent agréables et colorées, et les personnages réels sont bien croqués (on les reconnaît sans peine). Rien à jeter ou presque dans ce superbe album, que je recommande avant tout aux amateurs de cinéma britannique.
Je suis conquise !
Je l’ai repéré celui-ci et j’aimerais bien que la bibliothèque l’achète. Sinon c’est moi qui risque de finir par craquer 🙂
Je t’avais entendue en dire du bien. Je l’ai réservé à la médiathèque et il m’attend. Je n’irai que mardi car ce samedi la médiathèque est fermée.
Je viendrais te dire ce que j’en pense.
Merci. Je l’ai beaucoup aimé.