La bâtarde d’Istanbul – Elif Shafak

Titre original : The Bastard of Istanbul
Traduction (anglais): Aline Azoulay
Editions 10/18, 2007, 379 pages

 

La première phrase :

Qu’importe ce qui tombe du ciel, jamais nous ne devons le maudire.

 

L’opinion de Miss Léo :

 

J’ai enfin lu un troisième roman d’Elif Shafak, après Crime d’honneur (que j’avais beaucoup aimé) et Trois filles d’Ève (son dernier en date, intéressant aussi, mais qui m’avait un peu moins convaincue). Celui-ci m’a passionnée du début jusqu’à la fin. La bâtarde d’Istanbul, ce sont d’abord de superbes portraits de femmes de tous âges. Qu’elles soient turques, arméniennes ou américaines, les héroïnes d’Elif Shafak sont surtout incroyablement vivantes et attachantes, quelles que soient leurs aspirations ou leurs croyances religieuses. Elles incarnent à merveille la complexité d’une Istanbul bouillonnante et colorée, dont la romancière offre une vision résolument moderne et contrastée.

La famille et la filiation sont au coeur d’une intrigue bien ficelée, qui évoque avec beaucoup d’intelligence le génocide arménien, thème ô combien sensible et douloureux. Les descendants des populations massacrées/déplacées il y a plus d’un siècle doivent-ils continuer à se positionner en victimes, par solidarité avec leur peuple ? Les jeunes turcs doivent-ils s’excuser pour les exactions commises par l’Empire Ottoman ?

Rien n’est simple, et les personnages d’Elif Shafak se retrouvent confrontés à des choix difficiles, voire à des événements franchement dramatiques, lesquels viennent tempérer l’énergie positive qui se dégage néanmoins du roman. Le contexte est réaliste, mais l’histoire n’en demeure pas moins profondément romanesque, avec son lot de coups de théâtre et de rebondissements inattendus. La bâtarde d’Istanbul peut être lu comme une fable, souvent très drôle, parfois teintée de merveilleux. J’ai trouvé la fin très belle, et j’ai également apprécié les (nombreuses) références culinaires, qui m’ont mis l’eau à la bouche !

 
Pour résumer : une excellente lecture, que je recommande chaleureusement.

 

 

3 thoughts on “La bâtarde d’Istanbul – Elif Shafak

  1. Un roman que je note, d’autant que je suis en ce moment à Istanbul dans ma lecture avec Les Eaux Douces d’Europe d’Edouard Brasey…

    1. Sur Istanbul, il faut lire aussi “Le Sillon”, de Valérie Manteau !
      Je note le Brasey, que je ne connaissais pas.

  2. Il faudrait que je lise ce roman qui me fait de l’oeil depuis un moment… Il fait de l’oeil à ton chat aussi on dirait ;).

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